Station touristique
Dérivant du verbe latin «stare» et du nom commun «statio», l’acception du substantif «station» est large. Le Dictionnaire de l’Académie Française en recense plusieurs, parmi lesquelles: une pause dans un parcours (cf. celles du Chemin de croix), dans la même logique un lieu où l’on s’arrête lors d’un trajet routier ou ferroviaire et un lieu où l’on va prendre les eaux, thermales comme de mer. En astronomie, c’est l’état d’une planète qui n’avance ni ne recule dans le zodiaque. Enfin, en religion, c’est soit l’ensemble des prédications de Carême, soit le tour d’églises désignées pour y recevoir des indulgences.
En termes touristiques, en reprenant les trois premières définitions, nous pourrions dire qu’une station est le lieu où l’on s’accorde une pause plus ou moins longue lors d’un trajet en voiture, en bus ou en train et qui, aux débuts de la révolution touristique, se situait en bord de mer ou auprès d’une source thermale. Mais cela serait trop simple. Dans le langage courant, notamment dans les milieux professionnels, tout est station.
La définition de «station touristique» recouvre en effet des notions juridiques, géographiques mais également économiques.
Émergence des stations
La station touristique, en tant que lieu dévolu et créé par le tourisme apparaît très tôt dans l’histoire du tourisme si nous considérons Bath comme la première historiquement constituée en Angleterre en 1700, où la pratique a été inventée. Puis le médecin britannique Richard Russel prescrivit les bains de mer et lança donc Brighton vers 1750. Le quartier de Regency terraces s’implanta non loin du village de pêcheurs, mais en rupture. Il faudra attendre le milieu du 19e pour que se produise une diffusion dans le Monde. Ainsi Arcachon et Atlantic City sont-elles créées à la même période des deux côtés de l’Atlantique au début des années 1850, simultanéité qui montre que la forme spatiale doit autant au processus social qu’aux conditions locales.
Un classement étatique
L’État s’en mêle par les lois du 14 mars et du 24 septembre 1919, puis par plusieurs textes postérieurs qui élargissent la palette (Ill. 1).
Avant 2006, les stations classées de tourisme se divisaient en six catégories: les stations balnéaires, de tourisme, de sports d’hiver, d’alpinisme, thermales et climatiques. La Loi du 14 avril 2006 simplifie ce jargon et garde une seule catégorie: la station classée de tourisme, accessible uniquement aux localités ayant obtenu la dénomination de commune touristique (en ligne).
Une commune est décrétée «touristique» si elle répond à trois critères précis: détenir un office de tourisme classé, organiser des animations touristiques et disposer d’une capacité d’hébergement destinée à une population non permanente. D’autres caractéristiques, simplifiées par l’arrêté du 16 avril 2019, sont nécessaires pour se voir attribuer le titre de station de tourisme et ce, pour 12 ans. Nous pouvons citer par exemple la fourniture d’un accès internet gratuit dans les lieux publics, au minimum quatre natures différentes d’hébergements, des services de proximité en nombre (présence d’une pharmacie, organisation d’un marché forain en haute saison…) ou encore l’existence de documents d’urbanisme, notamment un PPI (Plan Particulier d’Intervention) ou un PCS (Plan Communal de Sauvegarde). En 2021, 468 communes sont ainsi classées de tourisme (liste au 10 novembre 2021).
Être reconnue «station de tourisme» entraîne certes des charges pour respecter les critères pré-cités, mais cela n’est pas sans conséquences positives: la majoration des indemnités des élus, le sur-classement démographique de la commune (déterminé en lien avec la capacité d’accueil) et l’affectation directe du produit de la taxe additionnelle aux droits d’enregistrement ou à la taxe de publicité foncière (cela vaut uniquement pour les communes de moins de 5.000 hab., celles d’un poids démographique supérieur la percevant déjà au titre des dotations annuelles).
Cette définition juridique n’est toutefois pas jugée satisfaisante par certains chercheurs.
L’approche par la géographie du tourisme
Dans les années 1990, Daniel Clary (1993) et Vincent Vlès (1996) tentent de définir, par des notions de géographie et d’économie, le terme «station». Pour cela, ces auteurs privilégient une approche systémique. Dans une logique de rationalisation des modes d’occupation de l’espace, dans un souci de rentabilité économique et financière, vont sortir de terre des stations touristiques. Laissons l’approche structurale avec ses bandes de terre dédiées (par ex., le front de mer, les espaces verts, etc.) pour nous concentrer sur l’approche fonctionnelle de la station-système.
Une station étant animée par des flux de circulation (routiers ou piétonniers), tout doit être mis en œuvre pour faciliter le trafic interne et éviter les engorgements. Des plans de circulation cohérents sont donc au centre de l’organisation. Ensuite, il faut prévoir des hébergements en nombre suffisant et de type divers pour satisfaire les visiteurs, sachant que ceux-ci sont aussi à la recherche d’activités ludiques. Des quartiers et des bâtiments distincts des hébergements sont donc assujettis à cette fonction. L’information, le service tient également un rôle-clé dans le bon fonctionnement de la station, que cette information ait trait aux activités touristiques ou aux services publics.
«La station est un organisme complet, perçu dans une vision d’ensemble par des touristes dont les besoins sont globaux, à satisfaire simultanément.»
Clary, 1993: p. 71
Une station touristique vit par les flux qui l’atteignent, la traversent (elle peut être une pause sur un trajet). Sa clientèle vient donc de plus ou moins loin; son aire de recrutement rappelle alors l’aire de chalandise de simples commerces. La profondeur (quelques kilomètres à plusieurs centaines) et la taille de l’aire de chalandise vont différencier les stations entre elles (station pour une clientèle de proximité – Chastreix pour le Sancy ou pour une clientèle internationale – Courchevel dans les Alpes). Du fait de l’existence de cette aire de chalandise (mais également de par l’origine des investisseurs), Clary en arrive au concept de station-marché (Ill. 2).
Mais ce marché composé d’individus va impacter le réaménagement des stations au cours des années. Le touriste est de plus en plus volatile et surtout les goûts entre générations évoluent. Il n’y a qu’à voir les caractéristiques différentes entre la génération X (celle des années 1960 et 1970) et les générations Y (années 1980 et 1990) et Z (à partir de 2000).
«L’équilibre marché-produit ne se réalise que dans le déséquilibre permanent. La clientèle évolue et la station est aussi un organisme vivant. Fidéliser la clientèle, ce que chacun souhaite, signifie évoluer avec elle, mais la durée du cycle de vie n’est pas identique entre les touristes (les goûts à 40 ans ne sont plus ceux qu’on avait à 20 ans) et les équipements; or, les nouvelles générations ont des besoins différents des précédentes à âge égal. L’objectif de toute station est aussi d’attirer de nouveaux touristes. Cela se traduit par la nécessité d’implanter dans l’organisme des équipements que l’on juge mieux adaptés, plus performants, à la mode.»
Clary, 1993: p. 71
Une station touristique se transforme donc en fonction des nouveaux réaménagements qu’elles bénéficient pour s’accorder aux nouveaux desiderata des touristes. Mais elle évolue aussi dans son fonctionnement, certaines stations passant d’un fonctionnement saisonnier à permanent avec une population y résidant désormais à l’année.
Une nouvelle approche
Au début des années 2000, l’approche de Clary et Vlès est remise en question par les géographes de l’Équipe MIT (2002). Deux critiques fondent leur démarche. Premièrement, ils pointent que les auteurs n’établissent pas de distinction au sein des différents lieux touristiques. Daniel Clary (1993) pose la station comme archétype. Exposée au début de l’ouvrage, au chapitre 2, la station est pensée comme le lieu touristique par excellence, alors que les chapitres développent les différents types d’espaces touristiques (littoral, montagnard, urbain, rural), dans une démarche classique de la géographie sans convoquer le terme de station. De son côté, Vincent Vlès (1996) cite comme exemples de station des lieux aux morphologies et à la genèse très différentes. Ensuite, la station est présentée comme un système ou un organisme vivant qui fonctionnerait sans les jeux d’acteurs. L’intervention des touristes est suggérée mais elle n’est pas intégrée comme une stratégie au sein d’autres.
Pour les tenants de «l’approche géographique du tourisme», par distinction avec «la géographie du tourisme», la station s’intègre dans une typologie, elle est un lieu créé par et pour le tourisme, au même titre que le comptoir. Son émergence est liée historiquement au passage du tourisme du stade du petit nombre à celui grand nombre. Alors que, dans l’étape précédente, la construction de quelques villas chaque année suffisait, l’afflux des touristes, induit par l’enrichissement de la société, nécessite à la fois que se créent de nombreux lieux nouveaux et qu’ils changent d’échelle. Ainsi à Arcachon, l’intervention du Bordelais Émile Pereire propulse le lieu d’un alignement de quelques villas bâties le long de la plage, fréquentée depuis les années 1820, à un ensemble de lotissements (Cassou-Mounat, 1977).
Dans le cadre du système touristique du grand nombre (Violier, 2016), la station est liée au train (citation de Péreire), capable de transporter un grand nombre d’individus, tandis que l’infrastructure justifie une concentration des flux et non une dissémination, que l’automobile permettra.
«En 1855, Émile Pereire proposa aux actionnaires, en ces termes, la construction du tronçon La Teste-Arcachon: “Ce prolongement aboutira au centre des habitations qui, depuis l’établissement de cette ligne, se sont élevées comme par enchantement à Eyrac, près des bains et de la chapelle d’Arcachon. Là où, il y a quinze ans, il n’existait pas même une simple cabane de pêcheur, il s’est établi une ville dont l’importance s’accroît chaque année; qui, pendant la saison des bains de mer, sert de rendez-vous à la population de Bordeaux et des départements voisins, et qui, dans les dernières années, a reçu de nombreux visiteurs de Paris, d’Angleterre et d’Allemagne. Cette agglomération nouvelle est éloignée des terrains du chemin de fer de La Teste d’environ dix kilomètres. En été, les omnibus sont insuffisants pour combler cette lacune; en hiver, l’isolement empêche l’établissement de familles sédentaires. La ligne fut ouverte le 25 juillet 1857 et la gare d’Arcachon, construite provisoirement en bois, se montra vite insuffisante. En 1859, Arcachon recevait déjà 23.000 voyageurs.»
Cassou-Mounat, 1977: p. 327
Cette création s’impose car les touristes inventent des lieux nouveaux selon un regard radicalement différent de celui des habitants. Ainsi, le long des côtes de la Manche, Le Touquet est fondé par le directeur du Figaro, Hippolyte de Villemessant, d’où le toponyme de Paris-Plage, dans les dunes avec vue sur la mer, alors que les villageois sont installés à Cuq en retrait de la mer. Comme le souligne l’illustration 3, aucun établissement humain n’est implanté sur le site où s’érige la station à la fin du 19e siècle (Ill. 4, carte de 1950).
Mais la station se distingue du comptoir. D’une part, elle est ouverte, au sens où il est loisible à chacun de la traverser de part en part, de longer la plage, alors que le comptoir est fermé. D’autre part, cette régulation des mobilités locales est liée à l’emprise qu’exerce sur le lieu une organisation propriétaire, voire plusieurs aux territoires juxtaposés. Ainsi à La Baule-Escoublac, en se fondant sur les recherches menées par Jean-Bernard Vighetti (1974), la station résulte de la fusion de plusieurs entités gérées de manière séparée, laquelle a été décidée après que la fragmentation a montré ses limites en matière notamment de lutte contre l’incendie (Violier, 2002).
Enfin, la station est devenue un lieu de vie permanent, au sens où elle est habitée par une population qui y réside à l’année, ce qui se marque par des équipements nécessaires comme des écoles. Mais l’emprise du tourisme sur le lieu est majeure. Principal moteur économique, il l’anime par un rythme saisonnier en relation avec les pratiques. La variante balnéaire accueille l’été, en premier lieu pour le repos, complété par d’autres usages, une population en nombre bien supérieure à celle qui y réside en permanence. En montagne, une double saison fonctionne axée principalement autour du ski, quand l’été d’autres engagements du corps prennent le relais.
Les stations évoluent
Au-delà, les stations évoluent. Les qualités du lieu rendent compte de l’établissement à l’année d’une population permanente ou qui y réside dans la longue durée en relation avec une double résidence. Parmi ces nouveaux habitants, les retraités dominent dans les stations plus éloignées des métropoles tandis que les plus proches accueillent des actifs (voir station-ville). Bien évidemment, la catégorisation n’est pas immuable, certains lieux pouvant changer de statut. Stock et al. (2010) parlent alors d’ «itinéraires touristiques».
«Trois itinéraires principaux peuvent être empruntés: la permanence de la monofonctionnalité touristique; la mutation du lieu par laquelle la fonction touristique périclite ou se transforme, éventuellement en loisirs; la persistance ou l’accroissement de la diversification, c’est-à-dire l’organisation de la cohabitation entre différentes fonctions.»
Stock et al., 2010: p. 71
Pour expliquer ce changement de statut, des chercheurs suisses ont inventé le concept de «capital touristique» (Darbellay, Clivaz, Nahrath et Stock, 2011). Ce capital touristique est lui-même divisé en sous-capitaux renvoyant aux bases de fonctionnement d’une station (Ill. 3):
- le sous-capital urbain renvoie aux conditions d’habitabilité, à l’urbanité du lieu;
- le sous-capital gouvernance concerne les acteurs qui animent le lieu, les rapports de force, les liens qu’ils ont entre eux (sont-ils en capacité de collaborer pour dynamiser leur station?);
- le sous-capital monétaire est utile pour évaluer l’attractivité du lieu (quelle est la capacité d’investissement de la station? Attire-t-elle suffisamment d’investisseurs?);
- le sous-capital connaissance est la capacité à s’adapter à la demande, à comprendre les besoins nouveaux des touristes;
- le sous-capital réputationnel est lui aussi très important en termes d’attractivité car il recouvre toutes les notions liées à l’image;
- enfin, le sous-capital ressourciel concerne la gestion des ressources du lieu. Chaque variation d’un sous-capital est susceptible d’entraîner un lieu touristique soit vers le statut de «station», soit vers celui de «ville à fonction touristique» par exemple.
Les stations et l’institution communale
La station en tant que lieu créé par le tourisme ne correspond pas à l’origine à un territoire communal mais se surimpose à la trame héritée des paroisses en valorisant un site marginal jusque-là. C’est ainsi que Cabourg-Les-Bains développé face à la mer, en rupture avec le village de Cabourg, qui avait pour site les bords de la Dive en amont de l’estuaire, est devenu Cabourg. Le quartier touristique est devenu le tout.
Dans un autre cas de figure, par exemple à Pornichet, la station implantée en partie sur le territoire d‘Escoublac et en partie sur celui de Saint-Nazaire est devenue une commune autonome en 1900. Le Touquet-Paris-Plage offre un cas similaire de sécession d’avec la commune agricole de Cucq. L’illustration 3 montre ainsi que Le Touquet est devenue une commune en 1912 car la carte indique le nombre d’habitants, selon la norme de l’Institut Géographique National qui élabore les cartes. À La Baule-Escoublac, la rupture n’a pas été consommée mais la station a pris le pas sur le village, dont le toponyme est devenu officiellement La Baule-Escoublac en 1962.
Depuis la loi NOTRe de 1995, le tourisme, compétence communale qui pouvait être transférée, est devenu, une compétence obligatoire des intercommunalités. Mais la loi 3DS du 21 février 2022 a redonné aux communes dont le moteur économique principal est le tourisme la possibilité de retrouver une partie de leur autonomie (article 10, notamment la création d’un office de tourisme et la promotion) sans pour autant remettre en question la gestion intercommunale du tourisme.
Conclusion
La station touristique est donc un lieu créé par et pour le tourisme. En cela il s’agit aussi de lieux spécialisés dont l’économie repose essentiellement sur cette activité. De ce fait, comme pour tout lieu étroitement lié à un moteur économique unique, des doutes peuvent surgir quant à leur évolution.
Or, d’une part, si les villes industrielles, au sens de lieux créés par cette activité, ont pu disparaître, et certains comme les villes minières de Californie sont devenus des sites touristiques, ou connaissent des difficultés sérieuses avec des taux de chômage élevés et un vieillissement de la population, les stations touristiques pour la plupart passent le temps. Elles s’adaptent au changement des pratiques ou deviennent autre chose, comme Malo-Les-Bains devenu un quartier résidentiel de l’agglomération de Dunkerque, mais elles ne disparaissent pas.
D’autre part, et plutôt le long des littoraux, les stations connaissent un renouveau par un développement de fonctions nouvelles, notamment la fonction résidentielle alimentée par l’arrivée de populations soit retraitées, soit actives lorsque la station est proche d’une ville, au bassin de vie de laquelle elle s’intègre de fait (Équipe MIT, 2011).
Marie-Eve FEREROL et Philippe VIOLIER
Bibliographie
- Clary Daniel, 1993, Le tourisme dans l’espace français. Paris, Masson, 358 p.
- Cassou-Mounat Micheline, 1977, La vie humaine sur le littoral des Landes de Gascogne. Thèse en Géographie, Université de Bordeaux.
- Darbellay Frédéric, Clivaz Christophe, Nahrath Stéphane et Stock Mathis, 2011, «Approche interdisciplinaire du développement des stations touristiques: le capital touristique comme concept opératoire», Mondes du Tourisme. n°4, p. 36-48, en ligne.
- Équipe MIT, 2002, Tourismes 1. Lieux communs. Paris, Éditions Belin.
- Équipe MIT, 2011, Tourismes 3. La révolution durable. Paris, Éditions Belin.
- Jégouzo Laurence, 2018 (2e édition), Droit du tourisme. Paris, LGDJ, coll. «Les intégrales».
- Ministère de l’Économie, 2020, Guide Méthodologique. Procédure relative aux communes touristiques et aux stations classées de tourisme. 18 p.
- Stock Mathis, Coëffe Vincent, Violier Philippe et Duhamel Philippe, 2020. Les enjeux contemporains du tourisme. Rennes, PUR, 502 p.
- Stock Mathis (dir.), 2003, Le tourisme : acteurs, lieux et enjeux. Paris, Belin, 303 p.
- Vighetti Jean-Bernard, 1974, Le tourisme à la Baule et en presqu’île guérandaise de 1820 à nos jours. La Baule-Escoublac, Édition des Paludiers, 4 vol.
- Vlès Vincent, 1996, Les stations touristiques. Paris, Economica, 111 p.
- Vlès Vincent et Bouneau Christophe (dir.), 2016, Stations en tension. Bruxelles, Éditions P. Lang, 260 p.
- Violier Philippe, 2002, «La Baule, du tourisme au lieu de vie», Mappemonde. n°66, p. 20-24, en ligne.
- Violier Philippe, 2016, «La troisième révolution touristique», Mondes du tourisme. hors-série, en ligne.