Plage

Espace de plein air situé au bord de l’eau au sein duquel s’épanouissent des pratiques recréatives de détente, promenade, repos, baignade et sociabilité dans un environnement construit comme «naturel» et sans contrainte.

La plage comme espace naturel

Une frontière parfois étroite entre espace naturel et artificiel

La plage qui nous intéresse ici n’est pas la plage en tant qu’unité géomorphologique, mais en tant qu’espace de pratique. L’approche «physique» de la plage a pourtant longtemps été privilégiée en géographie. Pierre George, dans son Dictionnaire de la géographie (1970) repris par Fernand Verger jusqu’en 2013, n’en donne qu’une définition géomorphologique: un «estran formé de matériaux plus grossiers que les constituants principaux de la vase, tel que le sables ou les galets.» Roger Brunet reprendra cette approche dans Les mots de la géographie, dictionnaire critique (1992), mais introduit aussi la notion de plage en tant que «station de vacances en bord de mer».

Si la dimension sédimentaire de la plage n’est pas fondamentale dans l’analyse touristique, néanmoins, l’idée de plage en tant que stock sableux est importante pour les gestionnaires de ces espaces de pratiques. En effet, l’évolution du trait de côte et la dynamique sédimentaire peuvent remettre en question la pérennité et la stabilité de «l’équipement» plage.

De la même manière, la plage, en tant qu’écosystème, n’est pas un objet d’étude qui fait sens ici. Elle intéresse d’ailleurs peu les fervents de la biodiversité qui en font un parent pauvre des études écologiques (Dugan et al., 2010), à moins que la revendication de la «richesse» de l’environnement de la plage (de la question du non-nettoyage des laisses de mer jusqu’à celle du dérangement des aires de nidification du gravelot à collier interrompu) ne devienne un enjeu de «contrôle» de l’espace.

Si cette dimension «naturelle» n’est pas au centre de la définition de la plage en tant qu’espace de pratique, elle est classiquement identifiée par les usagers comme un critère important de l’attractivité du lieu. La plage est perçue comme un espace répondant au désir de nature qui croît parmi les populations urbaines au rythme de l’exode rural et de l’extension des villes (Urbain, 2002). L’aménité plage est alors envisagée à travers une dimension de services que les milieux apportent au bien être humain.

Il en découle que la «qualité environnementale» de la plage doit être reconnue et entretenue et que des opérations témoignant de la prise en compte de cette préoccupation sociétale par les gestionnaires doivent être menées pour répondre aux attentes des usagers de la plage. Les panneaux d’information, les opérations de sensibilisation, la protection de la dune, les périmètres de protection dénotent d’une bonne gestion soucieuse du respect de l’environnement. De même les opérations de ré-ensablement et de réaménagement du profil de la plage pour garantir, avant l’été, l’aspect le plus naturel possible et une bonne répartition du stock de sable sur l’ensemble du linéaire font partie des opérations aujourd’hui classiques d’ entretien dressant une frontière parfois étroite entre espace naturel et plage artificielle (Ill. 1). Ces opérations de remodelage ont gagné en légitimité depuis le début du 21e siècle en incarnant une alternative visuellement plus acceptable aux enrochements dans le cadre des opérations de protection du littoral.

Ill. 1. Opération d’entretien de la plage de Llafranc (Costa Brava) fin avril 2022 (Commune de Palafrugell, Catalogne, Espagne). Le sable accumulé par les courants à l’est de la plage durant l’hiver est transféré par camion à l’ouest afin d’offrir pour la saison estivale un espace de pratique de largeur égale et une protection des aménagements contre la houle (cl. Luc Vacher, 2022).

Un paysage historiquement construit

La plage en tant qu’espace de plein air situé au bord de l’eau, où s’épanouissent des pratiques de sociabilité et de détente, est apparue au Pays-Bas dès le 17e siècle avec des activités de promenade et de sociabilité (Knafou, 2000). Les pratiques de bain thérapeutique qui se développent au cours du 18e siècle puis l’épanouissement de pratiques à dimension plus récréative à partir de la fin du 19e siècle confirment l’importance des rivages marins dans cette invention. Cependant des plages sont revendiquées et parfois équipées dès le début du 19e siècle sur les rivages lacustres dans les Alpes (Verneix, 1987) et la plage est aussi reconnue sur les bords de la Seine ou de la Marne, où elle accompagne le développement des guinguettes dès la seconde moitié du 19e siècle (Duhau, 2011).

Il faut aussi souligner la création de plages artificielles sur le littoral qui a souvent accompagné le développement des agglomérations littorales (comme celles du Prado à Marseille) pour s’adapter aux aménagements littoraux et à la demande d’espace de loisir. La plage a pu aussi s’épanouir sous une forme hors sol dans des bulles ou dômes tropicaux type Center Parcs ou Tropicals Islands au sud de Berlin. Si l’idée de ces équipements est de permettre un accès rapide et toute l’année au plaisir du bain dans des eaux chaudes, l’idée du rapprochement de la plage des centres urbains trouve une forme encore plus aboutie avec l’aménagement estival de «plages urbaines» provisoires, dont la plus emblématique et celle Paris-Plage installée durant l’été sur les voies sur berge depuis 2001 (Lallement, 2008; En-nejjari, 2020; Pradel, 2012).

On voit bien dans ces derniers exemples que la dimension naturelle de l’équipement n’est pas fondamentale dans la définition de la plage. Les usagers du littoral sont souvent d’ailleurs peu renseignés sur le degré d’artificialité des plages qu’ils fréquentent. Celui-ci est pourtant notable pour la plupart des plages de station balnéaires.

Si la dimension naturelle de la plage participe de l’attrait pour ces espaces, et que la diversité des pratiques qui s’y épanouissent aujourd’hui en font un espace complexe en matière d’attentes, d’autres représentations de la plage sont à souligner. Ainsi, la plage incarne un désir de rivage «sauvage» où la violence âpre d’un espace peu valorisé rencontre l’attrait romantique pour les étendues infinies, vides et désolées (Leduc, 2006) (Ill. 2). La plage devient alors propice à l’«ensauvagement» (Coëffé, 2010) et à la «robinsonnade» (Urbain, 1994), voire acquiert une dimension «paradisiaque». Elle devient alors inappropriée, au regard des nouveaux usagers, comme espace de travail (pour collecter le goémon ou remailler les filets de pêche). Les discours sur la bétonisation du littoral qui s’élèvent à partir des années 1970 pour rejeter une forme d’aménagement des littoraux touristiques soulignent la persistance de cette lecture.

Ill. 2. La plage où la mer et la terre s’unissent dans un spectacle célébré par les artistes (Gustave Courbet, Le bord de mer à Palavas, 1854, Musée Fabre à Montpellier, https://fr.wikipedia.org/wiki/Le_Bord_de_mer_%C3%A0_Palavas#/media/Fichier:Gustave_Courbet_-_Le_bord_de_mer_%C3%A0_Palavas_(1854).jpg).

La plage est aussi un paysage, celui du rivage, mais aussi celui de l’élément aquatique, souvent marin, que l’on contemple depuis ce rivage. Corbin (1988) souligne ainsi la reconnaissance de la féerie du miroir aquatique comme figure initiale de l’admiration et du désir de rivage. Les débats sur l’implantation d’éoliennes en mer venant gâcher le paysage rappelle que la plage est un espace orienté ou l’on vient voir la mer, se tremper les pieds, ressentir l’air du large sur son visage. Les plageurs, quand ils s’allongent sur le sable, se disposent perpendiculairement au rivage, le regard orienté vers la mer. Dans les pays où l’installation sur le sable est moins importante et où la déambulation est privilégiée, l’animation et le spectacle orientent là encore les regards en direction de l’eau.

Aujourd’hui, ce spectacle de la plage s’est diversifié. Aux paysages britanniques ou bretons de côtes rocheuses, aux vastes plages sableuses des côtes atlantiques de l’Aquitaine ou du New Jersey se sont ajoutés ceux de criques méditerranéennes puis de l’île tropicale, dont les poncifs sont l’eau turquoise et la plage de sable blond bordé de cocotiers (Blondy, 2010; Vacher, 2012). Les couleurs comptent en effet beaucoup dans cette carte postale: les plages de sable noir issues de sols volcaniques sont structurellement moins fréquentées, comme celle de Tenerife aux Canaries ou de Basse-Terre en Martinique.

La plage, un espace pratiqué

Baigneuse, nageur, plageur, plagiste

Si le terme de baigneur apparaît dans la langue française dès le 14e siècle pour parler d’une personne tenant un établissement de bains publics, il s’emploie à partir du 17e siècle pour désigner aussi la personne qui se baigne et à partir du 19e siècle spécialement le ou la curiste dans une station thermale (Rey, 1992). De nombreux «guides des baigneurs aux eaux minérales» sont édités au début du 19e siècle, époque où le terme se popularise également sur le littoral avec le développement de la cure en bord de mer. Les «guides-baigneurs» accompagnent et sécurisent les curistes dans l’eau de mer. A la fin du 19e siècle, ils peuvent donner des leçons de natation et se transforment peu à peu en maître-nageur avec le passage au bain d’agrément, voire en maître-nageur sauveteur.

Au début du 20e siècle, devant la multiplication des noyades causées par l’augmentation importante de la fréquentation du littoral aux États-Unis, une autre figure de la plage apparait autour de groupes de volontaires qui s’organisent pour assurer la sécurité publique de la baignade sur les plages. Si la première beach patrol voit le jour en 1892 à Atlantic City dans le New Jersey sur la côte Est américaine, c’est l’Australie qui structurera l’activité autour de clubs de surf life savers dont le premier apparaît à Sydney en 1907 (Booth, 2001; Metusela, 2012). Mais c’est la Californie qui incarne le mieux, tout au long du 20e siècle, la figure du beach Lifeguard qui naît sur les plages de Los Angeles en 1908 (Venice Beach, Redondo Beach): elle est célébrée par des groupes de rock comme The Beach Boys (créé en 1961) et les productions hollywoodiennes comme Gidget (1959), avant la consécration associant définitivement le lifeguard à la beach culture avec la série Alerte à Malibu (Baywatch, 1989-2001) (Devienne, 2020).

Le «plagiste» apparait dans les années 1960 (Rey, 1992) en tant qu’exploitant d’une concession de plage. Le sens du mot reste attaché à cet usage professionnel, et il faut attendre la fin du 20e siècle pour voir apparaître le «plageur», inventé par Jean-Didier Urbain (1994) et popularisé par Vincent Coëffé (2010), comme usager de la plage pour des pratiques recréatives. Son équivalent anglais, le «beachgoer», va à la plage depuis les années 1970.

La plage, un espace de pratiques variées et évolutives

À travers cette présentation, nous avons déjà noté que la plage est inventée autour de pratiques de promenade et de sociabilité sur des plages ou l’on peut célébrer l’immensité de la mer domestiquée, politiquement et commercialement maîtrisée par les audacieux armateurs hollandais (Corbin, 1988). La mer ne fait plus peur et l’on peut se confronter à son spectacle. L’admiration pour la beauté de la mer apparaît d’abord discrètement, puis plus nettement quand elle va être associée aux bienfaits pour la santé des eaux marines. Les plages de la Manche et de la Mer du Nord se couvrent alors de bathing machines (Ill. 3) et d’établissements de bains à la fin du 18e et au début du 19e siècle, où l’on pourra bientôt se voir prescrire un vigoureux bain à lame. Les plages de galets sont alors considérées comme parfaites pour les pratiques thérapeutiques de l’époque. Elles sont aussi bien adaptées aux pratiques de sociabilité peintes par Eugène Boudin sur les plages normandes dans les années 1860 où l’on s’installe, habillé, sur des chaises pour discuter et profiter du paysage.

Ill. 3. Bain de mer en Angleterre au début du 19e siècle (Bridlington Bay, Yorkshire, Royaume-Uni). Bain de mer sécurisé par les guides-baigneurs. La cabine de bains hippomobile (bathing machine) est poussée dans la mer pour permettre à la baigneuse un accès plus confortable à l’élément marin tout en limitant sa présence relativement dénudée dans l’espace public. Source: Walker George, 1814, The Costume of Yorkshire, Leeds, Robinson, Son et Holdsworth, 106 p. (p. 49) (coll. Luc Vacher).

La pratique de la plage évolue à la fin du 19e siècle, époque où la fonction curative du bain devient moins dominante. À partir des années 1970, l’alibi thérapeutique n’est plus de mise dans un pays comme la France et le bain de plaisir s’impose. Les plages de l’Atlantique (Les Sables d’Olonne, Arcachon, Biarritz, San Sebastian), plus chaudes que celles de la Manche et de la mer du Nord, se développent en lien avec ces nouvelles pratiques. Natation et jeux de plages s’inscrivent durablement dans le paysage balnéaire.

Mais il faut attendre le début du 20e siècle pour voir se développer la pratique du bronzage, autre grande pratique emblématique des plages occidentales d’aujourd’hui. D’abord discrète, mais néanmoins remarquée, la pratique s’impose avec la massification du tourisme après la Seconde Guerre mondiale. Elle implique une pratique de la plage nécessitant des espaces de solarium qui favorisent les grandes plages de sables de l’Aquitaine, du Languedoc ou de la Costa Brava et les climats les plus ensoleillés du Sud.

Cet attrait pour l’association soleil et plage participe, avec la popularisation des transports aériens, au désir de pratiques balnéaires dans les îles des tropiques où les climats sont perçus comme adaptés au bain et au bronzage toute l’année.

Aujourd’hui la pratique de la plage recouvre une grande diversité d’usages. Si la baignade, le repos et le bronzage sont les pratiques dominantes, une multitude de pratiques sportives et ludiques peuvent être observées (Ill. 4). De même, la déclinaison de la relaxation à travers les pratiques de lecture, mais aussi de promenade (qui peut devenir une pratique dominante en dehors de la période estivale en Europe) et de sociabilité sont importantes. Si le cocktail de pratiques caractérisant les plages occidentales se met en place durant le 20e siècle, la pratique de la plage peut prendre des formes différentes dans d’autres contextes culturels.

Ill. 4. Pratiques estivales sur les plages du Nord de la Charente Maritime en 2014. Baignade, bronzage et repos dominent les déclarations des plageurs dans cette sélection de plages du Nord de la Mer des Pertuis (Île de Ré, La Rochelle, Fouras, Chatelaillon) durant l’été 2014. Si les sports nautiques sont discrets dans ces déclarations, leur occupation de l’espace et les conflits d’usage qui leur sont parfois associés, leur donnent une place et une visibilité notable dans l’espace balnéaire (source: Guyonnard, 2017: p. 146).

Global beach

La plage fait l’objet d’une mise en désir à l’échelle du monde touristique: non seulement de nombreux littoraux ont été aménagés pour les touristes, mais de véritables stations balnéaires ont vu le jour. Une grande variété de formes résulte de ce formidable appétit pour les rivages: certaines plages sont «sauvages» quand d’autres sont organisées par les concessions privées comme en Italie, certaines sont publiques d’autres privées, certaines sont textiles d’autres nudistes, certaines sont mixtes, d’autres non (comme celle de Trieste où un mur sépare hommes et femmes, ou la plage religieuse de Tel Aviv proposant des jours pour les femmes et d’autres pour les hommes), et d’autres encore sont devenues mythiques (comme celle de Copacabana au Brésil ou de Maya Bay en Thaïlande). Cette forte expansion dans le cadre de la mondialisation justifie le terme de «global beach» proposé par Orvar Löfgren (1999), reposant sur trois invariants: le sable, le soleil et la mer.

Cette mondialisation de la plage n’est cependant pas synonyme d’uniformisation et d’occidentalisation des pratiques. Ces dernières relèvent plutôt de circulations et d’hybridations (Jaurand, 2021; Sacareau, Taunay et Peyvel, 2015). En Asie, où la peau blanche reste socialement valorisée par souci de distinction vis-à-vis des classes paysannes, la fréquentation du bord de mer ne s’articule que très rarement à la pratique du bronzage (Peyvel, 2008; Taunay, 2010; Taunay et Vacher, 2018): elle est plutôt motivée par la recherche de fraîcheur avec des bains de mer. Il en résulte des aménagements spécifiques, protégeant de la chaleur, ainsi que des temporalités particulières : on vient tôt le matin et en fin d’après-midi, la plage étant désertée aux heures les plus chaudes de la journée (Ill. 5). Les corps sont conséquemment plus couverts, a fortiori ceux des femmes. Ailleurs, comme au Mexique ou au Brésil, c’est la musique et la danse qui investissent la plage de manière importante rappelant le rôle de la plage comme espace d’interactions sociales.

Ill. 5. Fin d’après-midi à la plage de Cửa Lò (province de Nghệ An, Nord Vietnam). Cette plage populaire est investie tôt le matin ou en fin d’après-midi, principalement pour des bains de mer rafraîchissants, bien que les pratiquants ne savent pas tous nager (d’où les chambres à air gonflées servant de bouées). Des repas de crustacés et poissons sont également servis avec tout le confort nécessaire (tables, chaises et transats du second plan) (cl. Emmanuelle Peyvel, 2010).

Un espace fréquenté

Évaluer la fréquentation touristique des littoraux à l’échelle mondiale n’est pas chose aisée (Duhamel et Violier, 2009), car aucune statistique mondiale ne distingue la fréquentation du littoral de celles des autres espaces. Il faut donc passer par des indicateurs indirects (répartition de l’hébergement touristique, présence dans les catalogues des agences de voyages, etc.) et souvent à travers des approches nationales ou régionales. Ainsi, en France, les statistiques du tourisme (DGE, 2019) indiquent que 23% des 171 millions de voyages pour motifs personnels des Français ont été effectués sur le littoral (contre 30% pour les espaces urbains, 19% pour la montagne et 22% pour les espaces ruraux). Cette part devient même la plus importante (32%) si on prend en compte les 836 millions de nuitées. L’INSEE indique qu’en 2021, 40% du parc des 3,2 millions de résidences secondaires se trouve dans des intercommunalités littorales en France. En Espagne, les 5 premières communautés autonomes, en termes d’accueil de visiteurs étrangers, ont toutes une dimension balnéaire importante (Catalogne, Baléares, Canaries, Andalousie et Communauté valencienne). Elles accueillent 81% des visiteurs étrangers en 2019 (Dataestur, 2022).

Mais fréquenter le littoral ne veut pas forcément dire fréquenter la plage. Là aussi les études sont rares. Les études du Suivi de la demande touristique de l’INSEE indiquent qu’entre un tiers et la moitié des visiteurs fréquentant le littoral français pratiquent la plage. En 2018, le GIP Littoral évoquait un comptage précis des plageurs présents sur le littoral aquitain effectué à partir de survols de drones et de la détection des smartphones. Un pic de 6 millions de plageurs est alors évoqué pour certains jours sur les 230 kilomètres de côtes entre Saint-Jean-de-Luz et Soulac. Les comptages effectués par certaines municipalités montrent cependant une grande variabilité des fréquentations de la plage en fonction de la saison, mais aussi en fonction de la météo.

Si les comptages ne sont pas toujours précis ou tout simplement existants, l’espace littoral, la plage et les stations balnéaires sont souvent devenus les symboles de la massification du tourisme (Ill. 6). Les notions de saturation, de surfréquentation, de capacité de charge dépassée sont régulièrement utilisées à ce sujet. L’épisode COVID a ajouté le qualificatif d’irresponsabilité au registre des descriptions des fortes fréquentations observables sur les plages. Il faut dire que la fréquentation de la bande de sable bordant le rivage offre parfois des images spectaculaires pour illustrer les concentrations touristiques. Et pourtant les vacances à la plage restent, depuis les années 1970, le choix préféré des Français (IPSOS, 2020).

Rappelons aussi que, si le fantasme de la plage déserte existe, les stations présentant les fréquentations les plus fortes, à l’image de Benidorm en Espagne, ne connaissent pas de désaffection de leur fréquentation depuis leur création. Le nombre n’est d’ailleurs pas forcément la seule problématique puisque la plage peut aussi être un espace de coprésence entre des populations ayant des attentes et des pratiques différentes comme le montre Caroline Blondy (2013) pour les plages polynésiennes ou Emmanuelle Peyvel pour les plages vietnamiennes (2008).

Ill. 6. La plage de Benidorm en Espagne, symbole de la massification des fréquentations du littoral. Cette photo est utilisée des centaines de fois sur Internet, aussi bien pour illustrer une dénonciation des méfaits du tourisme de masse: «Le tourisme de masse, prostitution d’un pays», «Y a-t-il un tourisme de masse non prédateur?» que pour vanter «Ces magnifiques plages […] où vous n’aurez certainement pas de problème pour trouver une place sur le sable» (source: Vacher, 2014, p. 165).

La plage, un espace hors-normes?

Les plages ne sont pas des isolats. Elles sont au contraire des espaces publics, qui doivent être nécessairement mises en contexte pour comprendre les normes qui les régissent. En cela, elles peuvent être traversées de conflits, et cela à double titre. Premièrement, elles sont régies par des processus d’appropriation et des rapports de pouvoirs, valables dans tous les espaces publics, mais pouvant s’y appliquer avec encore plus de violence. L’accès aux femmes, aux handicapé.e.s, aux classes populaires et aux personnes victimes de racisme par exemple, y est encore plus éclatant, car ce sont leur corps qui est en premier lieu attaqué. Deuxième, en tant qu’espace du dévoilement et du relâchement, elles peuvent être aussi des espaces propices à la transgression de normes, relatives à la nudité, aux genres et aux orientations sexuelles. Ces transgressions peuvent être d’ailleurs pensées comme des actes militants. Négocier sa place à la plage n’est donc pas une évidence pour tout le monde. Afin de mieux comprendre les discriminations et les inégalités d’accès régissant cet espace, l’approche intersectionnelle (Crenshaw, 1989) se révèle pertinente pour déplier simultanément les discriminations de classe (Ill. 7), de genre et de race, mais aussi d’orientation sexuelle, de handicaps et d’âges.

La plage, un espace de liberté?

Les dimensions spatiales de la nudité sont potentiellement conflictuelles, car elles cristallisent des enjeux moraux et sociaux: où a-t-on le droit de se dénuder, aux yeux de qui et pour quoi faire, la nudité étant souvent associée négativement à la sexualité dans la culture judéo-chrétienne? (Barthe, 2003) En cela, le nudisme et le naturisme sont des pratiques transgressives qui nécessitent des négociations spatiales avec les textiles.

La plage a été également un lieu de lutte historique pour les femmes. En cela, c’est un espace genré, imposant des pratiques et des accès différenciés, signe de rapports de pouvoirs évidents. Déjà, à l’époque des bains froids, il n’était pas question de s’y rendre aux yeux de tous: des cabanes mobiles emmenaient au plus près de l’eau les femmes, dans lesquelles elles pouvaient se changer, avant de se baigner habillées (Ill. 3).

Dès le début, le port d’un maillot de bain une pièce est problématique. Annette Kellerman, nageuse et actrice australienne féministe, a été l’une des premières à le promouvoir. En 1907, au plus haut de sa popularité, elle fut arrêtée sur Revere Beach dans le Massachusetts pour indécence. Elle sût toutefois utiliser sa renommée pour le populariser et créa une ligne de vêtements qui finit par faire référence. Les «Ennette Kellerman’s» sont aujourd’hui considérés comme les premiers maillots de bain modernes pour femme. Le dénuement opéré à partir du début du 20e siècle, et plus encore durant l’entre-deux guerre avec la popularisation du bronzage et la recherche de la chaleur, est loin d’être linéaire: le dénuement des corps féminins n’est pas à envisager comme une émancipation progressive, comme si l’histoire avait un sens. Elle relève plutôt d’une série d’ajustements pratiques et localisés suivant les plages. L’historien Christophe Granger parle à ce propos de «batailles des plages» (2008): certaines municipalités ont été le théâtre de heurts, de pétitions et de promulgations d’arrêtés municipaux, notamment en Bretagne, preuve d’une activité vécue comme une intrusion (Vincent, 2007).

Le maillot deux-pièces rencontra également une vive opposition. Lorsque le 5 juillet 1946, Louis Réard présente pour la première fois le bikini à la piscine Molitor de Paris, il doit embaucher une danseuse nue du Casino de Paris, Micheline Bernardini, aucune mannequin ne voulant le porter. Il sera interdit dans un premier temps par le Vatican, l’Espagne, l’Italie, le Portugal, la Belgique et l’Australie. Il fallut attendre un second lancement dans les années 1950 pour qu’il soit adopté par les stars de cinéma (Marilyn Monroe, Brigitte Bardot ou encore Ursula Andress).

Aujourd’hui, la terminaison kini est réutilisée pour désigner une tenue de bain (monokini par exemple), y compris couvrante comme en atteste le terme de burkini, crée en 2006 par la styliste australienne Aheda Zanetti. Ils peuvent faire l’objet à la période estivale d’arrêtés anti-burkinis (31 communes françaises en 2017, essentiellement dans le Sud de la France), tous finalement considérés comme anticonstitutionnels car contrevenant gravement aux libertés fondamentales, que sont celles d’aller-venir, de conscience et personnelle. Voilés ou non, il est surtout important de constater que le corps des femmes fait encore aujourd’hui l’objet de débats, politiques et religieux, concernant sa présence dans l’espace public qu’est la plage, situation sans équivalent pour les corps masculins, ce qui témoigne d’une évidente infériorisation.

La plage, un espace singulier

En tant qu’espaces publics, les plages fonctionnent implicitement comme des espaces hétéronormés. Cependant, certaines peuvent faire l’objet de territorialisations transgressives plus ou moins militantes, selon les groupes homosexuels qui les fréquentent. Elles constituent alors des espaces refuge pour certaines minorités. Elles peuvent ainsi relever du tourisme gay. Les plages de Capri et Naples en Italie, Tanger au Maroc ou encore Rio au Brésil font d’ailleurs partie des premiers lieux historiquement libérés de la pression hétérosexuelle et tolérants vis-à-vis de l’homosexualité masculine. En cela, ces plages participent à l’élaboration d’une identité et d’une culture gays (Jaurand et Leroy, 2010).

Les territorialités lesbiennes à la plage sont différentes, comme le montre le travail de Rachele Borghi (2016) réalisées à partir d’enquêtes sur des plages finistériennes, reflet de la double discrimination dont elles sont victimes, en tant que femme et en tant que lesbienne. Plus que des plages construites de manière pérenne et affirmée comme lesbiennes, il s’agit plutôt d’occupations temporaires organisées à l’occasion de Dyke Beach Day (dyke signifiant gouine en argot anglais, la réappropriation de cette insulte étant un élément de fierté).

Il est donc important de relativiser l’imaginaire paradisiaque que peuvent incarner les plages. Elles restent encore difficiles d’accès pour certaines minorités. C’est le cas notamment de celles racisées. Hélène Frogneux (2010) a ainsi démontré, à travers l’exemple de la plage de Muizenberg (Le Cap) que même dans l’Afrique du Sud post-apartheid, processus engagé entre 1989 et 1991, l’inertie ségrégative sévissait encore sous forme de micro-ségrégations. Jennifer Bidet (2017) a, quant à elle, démontré la racialisation des rapports de classe sur la plage privée algérienne de Capritour, accueillant simultanément des descendants d’immigrés français et des classes supérieures algériennes, deux groupes de populations qui cohabitent finalement assez mal.

Ill. 7. Occupation de l’espace sur la plage de Copacabana à Rio de Janeiro (Brésil) le dimanche 8 septembre 2019 en fin de matinée. Les chaises de plage numérotées rappellent que la plage est organisée par les concessions de plage qui connaissent des fréquentations différenciées en fonction de l’origine sociale de la population ou de critères identitaires (cl. Luc Vacher, 2019).

Enfin, le caractère validiste des plages reste patent : elles restent difficiles d’accès aux personnes porteuses de handicaps physiques et mentaux, malgré des aménagements type Tiralo, ou chemins de plage textile (Amiaud, 2013) justifiant en France le label handiplage.

Définir des normes de qualité pour la plage?

Si la plage peut être présentée de manière équivoque comme un espace de liberté et d’égalité, elle est aussi désirée comme un espace de qualité par les gestionnaires et les usagers. Cette notion de qualité peut faire référence à des caractéristiques positionnées dans un référentiel de critères étalonnés définissant, par exemple, que la présence de telle bactérie dans les analyses d’une eau de baignade est en-dessous ou au-dessus des normes définies comme acceptables dans la réglementation. Mais la notion de qualité peut aussi faire référence à une valeur plus subjective relative aux perceptions et aux représentations des acteurs. Les fréquentations importantes recherchées par les uns en lien avec leurs pratiques de sociabilité peuvent ainsi être pour d’autres une «surfréquentation» insupportable.

La question de la définition de normes de qualité permettant d’évaluer les plages entre elles, voire dans un système de référencement global, prend de l’importance avec le développement de politiques de gestion du littoral dans les années 1980 (Williams et Micallef, 2009; Botero et al., 2018). Aux critères écologiques, géomorphologiques et paysagers, se sont ajoutés à la fin des années 1990 une dimension relative aux appréciations des usagers (Leatherman, 1997; Morgan, 1999). C’est sur ces bases que de multiples systèmes de labellisation se sont mis en place, dont le Pavillon bleu, créé en 1985, est le plus connu à l’échelle européenne.

Bien que les labellisations et la définition de capacités de charge pour les plages (Zacarias et al., 2011; Ribeiro et al., 2011), permettant d’aborder d’une manière simple et d’apparence méthodique la question du juste nombre, soient une tentation récurrente chez les gestionnaires des espaces littoraux et chez ceux qui acceptent de les définir, la notion de qualité se définit aussi à travers l’adéquation avec la satisfaction d’attentes qui peuvent être très variables en fonction des usagers (Guyonnard, 2017).

La plage, un espace organisé

La plage, un espace auto-organisé

La plage est un espace public atypique, en général sans repère fixe définissant circulations et emplacements à occuper. Les usagers s’installent, inventant chaque jour une nouvelle organisation de l’espace. Le soir, les traces même de cette occupation du jour s’effacent avec le vent. Et même si l’idée qu’il y a toujours quelqu’un pour venir se coller à vous sur la plage est courante, les études de proxémie (Vacher 2014; Guyonnard, 2017) montrent, au contraire des comportements visant à éviter ce type de situation au moment de la recherche d’un emplacement. L’espace plage semble défini par une forme d’auto-organisation (Guyonnard et Vacher, 2018) permettant d’imaginer que les usagers répondent à certains principes régulateurs quant à la définition d’une «mise à distance» des autres sur la plage.

Cette organisation basée sur une métrique des corps, tient aussi compte d’une orientation par rapport au rivage et de logique de remplissage de l’espace en plusieurs temps. Elle connaît aussi des variations en fonction des types d’espace, les plages urbaines ou de stations ayant une trame plus resserrée que celle des littoraux moins aménagés, et les plages méditerranéennes acceptant des densités plus fortes que celles observables sur les littoraux de l’Atlantique. Des gradients se dessinent aussi dans l’occupation, vers le haut de plage ou à partir des accès, en fonction des attendus de chacun: les enfants au bord de l’eau et les adolescents en groupe au pied des dunes, les amateurs d’espace calme loin des accès et des zones de baignades surveillées qui concentrent ceux qui recherchent un espace animé et sécurisé… Il est d’ailleurs intéressant de voir qu’au moment de l’épidémie de COVID, cette mise à distance, devenant un enjeu de vigilance, est apparue dans les discours comme un choix alors qu’elle était spontanément appliquée dans les pratiques post COVID.

Un espace géré et réglementé

Si la plage est un espace qui peut être très librement organisé, il n’en reste pas moins un espace accueillant des fréquentations importantes qui demandent une prise en compte des questions de sécurité (des biens et des personnes, de la baignade, sanitaire, etc.), des questions de propreté et de services, en lien avec les attendus des usagers. L’espace se doit donc d’être géré, nettoyé (parfois ratissé en saison avant l’arrivée des touristes), équipé en douche ou en wifi. Elle peut aussi devenir, en fonction des opinions dominantes, «plage sans tabac», interdite aux chiens, aux chevaux (Ill. 8) ou aux kitesurfeurs, règles de bonne conduite qui peuvent être consignées dans un guide de plage. La gestion peut aussi être parfois intégrée dans une zone littorale plus globale avec un Plan Plages qui permet de penser l’articulation avec les espaces émetteurs et la gestion des accès à l’échelle de l’ensemble des plages d’un territoire.

Ill. 8. Plage de Portmilin (commune de Locmaria Plouzané, France). Ces panneaux à l’entrée de cette plage finistérienne montrent combien les usages en sont régulés: plan indiquant certaines ressources (poste de secours, camping, aire de pique-nique, GR34), arrêté municipal assorti de panneaux d’interdiction (concernant les promenades à cheval, celles avec un chien, le stationnement et les feux), auxquels s’ajoutent des graffitis. Portant la signature “BZH” (pour Breizh), ils témoignent de la forte appropriation de la plage par certain.e.s ne voulant ni mégots ni touristes (kenavo!) (cl. Emmanuelle Peyvel, 2018).

La gestion de cet espace relève en effet généralement de collectivités territoriales puisque la plage est aussi un espace qui, dans la plupart des pays du monde, possède le statut d’espace public. Pourtant, même en France où cette condition est inscrite dans la loi, les privatisations partielles sont possibles et peuvent être conflictuelles. Le système de concessions de plages (Ill. 7 et 9) avec les clubs pour enfants, restaurants, « paillottes » ou annexes de grands hôtels, peuvent grignoter la plage jusqu’à en privatiser l’accès comme sur les côtes italiennes (Gautheret, 2022). Le rappel de la loi précisant la nature saisonnière des installations peut générer des épisodes de destruction d’équipements, quand la corruption ne tient pas lieu de règle.

Ill. 9. Concessions de plage à Copacabana à Rio de Janeiro (Brésil). La couleur des parasols différencie la cinquantaine de concessions de la plage qui offrent chaises, douches et de quoi se rafraîchir. Les traînées humides sur le sable correspondent aux tuyaux percés créant un chemin «frais» vers la concession et le rivage (cl. Luc Vacher, 2019).

Luc VACHER et Emmanuelle PEYVEL

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