Voyage à forfait ou Voyage organisé
Le voyage à forfait, ou voyage organisé, relève des innovations technologiques qui ont contribué à construire le système touristique. Selon l’historien Laurent Tissot (2000), Thomas Cook en fût l’un des précurseurs, qui réussit à élaborer un voyage de Londres à la Suisse, caractérisé par un prix fixé à l’avance en négociant notamment avec les compagnies françaises de chemin de fer. Cette technologie spatiale a connu ensuite un succès certain et a contribué à l’avènement du tourisme de masse. Deux contributions proposent des éclairages disciplinaires sur ce concept, d’une part une approche juridique est proposée par Delphine Bazin-Beust, MCF-HDR de Droit à l’Université de Caen Normandie, d’autre part, un angle géographique est ensuite abordé par Philippe Violier, PR émérite, Université d’Angers.
Le voyage à forfait vu par le droit
Le droit européen organise une protection des voyageurs qui achètent des forfaits en imposant aux professionnels qui les délivrent, les agents de voyages, de fournir une garantie financière et de répondre de leur bonne exécution. Les clients sont protégés contre le risque de défaillance financière qui menacerait leur rapatriement ou leur remboursement. Et en cas de problème dans l’exécution du forfait, avant comme après le départ, l’agent de voyages est une sorte de guichet unique répondant de tous les intervenants impliqués dans le forfait. A l’heure où les voyageurs sont tentés de concocter eux-mêmes leur séjour par internet en achetant de manière séparée les différents services, il est important, pour les agents de voyages, de communiquer sur le régime protecteur attaché à la conclusion d’un contrat de voyage de forfait. Il est donc crucial de délimiter la notion de forfait, tâche désormais complexe à l’heure de la digitalisation du tourisme.
Voir l’entrée Voyage à forfait écrite par Delphine Bazin-Beust.
Le voyage organisé vu par la géographie
Le voyage à forfait ou voyage organisé se constitue d’un assemblage de prestations réalisé par un opérateur en vue d’une commercialisation auprès des touristes en l’état ou adapté à une demande spécifique. Le langage courant le qualifie de produit touristique alors même que la participation des touristes renvoie à une co-production et à une simultanéité de la production et de la consommation propre aux activités de service telle que Jean Gadrey (1992; 1996) a proposé le terme de servuction pour qualifier ces opérations.
Voir l’entrée Voyage organisé écrite par Philippe Violier.
Bibliographie
- Gadrey Jean, 1992, L’Économie des services. Paris, La Découverte, 124 p.
- Gadrey Jean, 1996, Socio-économie des services. Paris, La Découverte, 124 p.
- Tissot Laurent, 2000, Naissance d’une industrie touristique. Les Anglais et la Suisse au XIXe siècle. Lausanne, Éditions Payot, 302 p.