Appel à communications Colloque sino-européen du tourisme
28 janvier 2025
Le Prix étudiant Partances vous concerne si vous avez réalisé un travail d’étude ou de recherche portant sur la question de l’accès au départ en vacances. En candidatant à cet appel, vous pouvez rédiger un article de synthèse qui sera publié dans le prochain numéro de Partances et recevoir une bourse de 500 euros en Chèques-Vacances.
Sans que cela soit exclusif, une attention particulière sera portée aux travaux traitant du sujet du prochain numéro de Partances : Les vacances : une rupture ?
Les vacances « représentent le temps vraiment vivant, vraiment vécu, par rapport au temps sclérosé et exsangue de l’année de travail » écrivait Edgar Morin au siècle dernier (E. Morin, 1962, p. 81). Cette opposition apparait toujours d’actualité, faisant des vacances une quasi-obligation de changement d’avec la vie ordinaire. Dans les représentations collectives, l’idée de rupture est en effet étroitement associée à l’idée de départ (P. Périer, 2000), et elle construit de ce fait l’expérience des partants et des sédentaires : on part en vacances, c’est à dire dans un Ailleurs (parfois proche) mais où l’on peut être autre et autrement. Cette rupture, inégalement accessible, prend des formes variables (de la rupture ritualisée au défi de l’aventure), mais elle est posée comme une nécessité par le plus grand nombre pour être en vacances. On peut relever, ces derniers mois, dans nombre de reportages télévisés ou d’articles de journaux, les nombreuses évocations des bienfaits d’une rupture permise par les vacances. Ainsi, Le Monde de l’Éducation du 30 juin dernier titrait : « Vacances « apprenantes » : « Le but initial des colonies de vacances, c’est la rupture avec la famille, l’école, le quartier » ». Le système productif touristique a également intégré cette représentation. C’est un ressort fort de la communication touristique et de la scénarisation des destinations (il faut dé-payser les vacanciers). Presque 40 ans après la 5e semaine de congés payés, 20 ans après la mise en place des dispositifs de réduction du temps de travail (RTT), alors que les écarts s’accroissent entre les « individus géographiquement pluriels » (M. Stock, 2006) et ceux pour lesquels la mobilité reste une épreuve, nous proposons de revisiter le couple rupture – vacances.
On pourra notamment se demander :
– Comment la notion de rupture s’est-elle historiquement imposée dans la sphère des vacances ? Qu’est ce qui est projeté dans cette rupture (à la fois temps pour soi et de bonheur partagé, de répit et d’activités, d’oubli et de mémoire…) ? À quoi s’oppose-t-elle ? Au travail ? Au(x) lieu(x) habité(s) ? Au quotidien de l’univers domestique ? Aux difficultés d’une vie parfois morose ou difficile ?
– Qu’est-ce qui fait rupture symboliquement, économiquement, socialement ? À quelle(s) condition(s) y a-t-il rupture ? Est-ce le lieu ? Est-ce les activités pratiquées ? Est-ce les nouvelles sociabilités tissées ? Et s’il n’y avait que transfert dans un lieu autre des habitudes de vie de celui qui part ? Alors, au final, une telle rupture en est-elle encore une ?
– Dans ses dimensions spatiale et temporelle, la rupture des vacances n’est pas faite pour durer et elle appelle un retour. En ce sens, cette rupture attendue, anticipée, peut rassurer par sa récurrence, sa dimension collective, et elle s’insère dans la continuité d’un temps social et familial qui l’englobe. Mais comment ce rite du départ annuel ou pluri-annuel est-il appréhendé par les personnes qui ont peu l’occasion de partir ?
Références citées
GRAVELEAU, Séverin, (2020), « Vacances « apprenantes » : « Le but initial des colonies de vacances, c’est la rupture avec la famille, l’école, le quartier ». Entretien avec Laura Lee Downs, Le Monde de l’Éducation, 30 juin 2020.
MORIN, Edgar, (1962), L’esprit du temps. Essai sur la culture de masse, Paris.
PERRIER, Pierre (2000), Vacances populaires. Images, pratiques et mémoire, Presses Universitaires de Rennes
STOCK, Mathis, (2006), « L’hypothèse de l’habiter poly-topique : pratiquer les lieux géographiques dans les sociétés à individus mobiles. », EspacesTemps.net (En ligne)
CRITÈRES D’ÉLIGIBILITÉ
Être inscrit dans un parcours d’études supérieures (universités, écoles…) de niveau DUT, licence, master ou doctorat
OU
Avoir soutenu dans les 24 derniers mois un travail de recherche dans le cadre d’études supérieures
Ce Prix est ouvert à tout type de travail de recherche (fondamentale, appliquée, recherche-action, étude de cas novatrice…) mené dans toute discipline (sciences humaines et sociales, économiques, politiques, droit, etc.)
CRITÈRES DE SÉLECTION
La pertinence et la qualité du travail de recherche
La solidité de la méthodologie employée / envisagée
L’apport que peut constituer ce travail aux objectifs et missions du « Conseil Scientifique de l’Accès au départ en Vacances »
MODALITÉS DE DÉPÔT DES PROPOSITIONS ET CALENDRIER
Les contributions (texte complet) sont attendues pour le 08 février 2021 et devront présenter clairement :
Les pièces suivantes doivent également être fournies :
Elles sont à adresser par mail à : conseil-scientifique-vacances@gmx.fr
Les propositions, rendues anonymes, seront évaluées en double lecture.
Un retour sera fait aux auteurs pour la fin février.
La publication du numéro est prévue pour mai 2021.
CONSIGNES AUX AUTEURS
Les textes devront compter entre 10 000 et 15 000 signes, espaces compris, bibliographie incluse.
– Proposition de titre (la Revue s’autorise à vous soumettre une reformulation si besoin) : 40 caractères avec espaces ;
– Sous-titre de partie : 45 caractères avec espaces.
Chaque auteur est invité à remettre son article selon les normes AFNOR – voir pages 4 et 5 de l’Appel à texte ici