Projet REGALIT
[2023]
Soutenu dans le cadre de l’appel à projets TREMPLIN [2023 – sess. 1]
>> Projet REGALIT
L’impact du déconfinement sur la régulation de l’accès aux espaces littoraux protégés : entre permanences et évolutions
Depuis plusieurs décennies les espaces littoraux de nature connaissent une attractivité croissante qui se manifeste par une forte augmentation du nombre de visiteurs (Meur-Ferec, 2007). Les saisons estivales 2020 et 2021 ont constitué un véritable tournant. Marquées par le deconfinement et les difficultés pour les touristes de voyager à l’étranger à cause des restrictions pour le Covid, plusieurs sites naturels ont connu une hausse de la fréquentation sans précèdent. Plusieurs dynamiques expliquent cette tendance. Les contraintes et incertitudes qui ont concerné les voyages à l’étranger ont favorisé une reprise de la fréquentation touristique portée par une clientèle locale. Dans le même temps, l’augmentation des températures liée au changement climatique a aussi favorisé la concentration de cette fréquentation sur le littoral ou dans les massifs de montagne au détriment des centres urbains (INSEE, 2021). De nombreux espaces naturels ont enregistré une fréquentation touristique jamais atteinte jusqu’alors. De plus, cette augmentation de la fréquentation a été liée à l’arrivée de nouveaux publics, moins habitués à pratiquer les espaces naturels et moins connaisseur de « normes d’usages » à adopter. Cela s’est traduit par une saturation des espaces et des équipements et d’une montée en puissance des conflits d’usages et des incivilités (OFB, 2021).
Cette situation a relancé le débat sur les effets négatifs que cette fréquentation a sur l’environnement naturel mais aussi sur la qualité de l’offre touristique. À l’échelle nationale cela s’est traduit par la concession aux maires du pouvoir déréglementer l’accès à des sites naturels en cas de surfréquentation. Au niveau local, certains des sites naturels plus affectés par l’hyper fréquentation estivale ont engagé pour la première fois des démarches expérimentales visant à limiter le nombre d’accès aux sites à travers un système de quotas. Certainement intéressantes, ces démarches poissent néanmoins plusieurs questions concernant à la fois les motivations et l’acceptabilité sociale d’une telle réglementation pour les différentes parties prenantes et les modalités de définition et mise en ouvre opérationnel du dispositif. Nous faisons l’hypothèse que, quelle que soit la situation géographique et le statut juridique de l’organisme de gestion (parc national, grand site, réserves…), la participation organisée des parties prenantes à une réflexion et à l’élaboration d’un système de régulation est une condition de sa réussite (Barnaud, 2013 ; Beuret et al 2006, Depraz, 2008). À défaut, la gouvernance, s’exerçant contre une majorité d’acteurs et la puissance (notamment économique) de certaines parties prenantes, peut contribuer à déstabiliser ce que Gomez appelle le pouvoir exécutif et le pouvoir souverain. Ces formes de gouvernance doivent également permettre de concilier les intérêts économiques de toutes les parties prenantes afin de garantir la mise en place d’un système incitatif auto-organisé efficace, limitant ainsi les effets de contournement (Ostrom, 1990).
À partir de l’exemple du Parc Naturel de Port Cros et de la Réserve naturelle des Bouches de Bonifacio ce projet vise à interroger l’action des parties prenantes dans la mise en pratique de ces formes de régulation dans le cadre d’espaces insulaires. Ces deux exemples au cadre juridique différent mais couvert par une dynamique juridique nationale devraient nous permettre de :
• Evaluer le processus d’élaboration des dispositifs réglementaires et de leurs mises en œuvre
opérationnelle du point de vue juridique, managériale et de la gouvernance
• Dresser un premier bilan des résultats obtenus
Cela doit aussi permettre le transfert des résultats et connaissances produites vers des actions opérationnelles
dans les territoires étudies avec l’objectif d’améliorer la méthode participative dans la régulation de l’accès
susceptible d’entrainer l’adhésion du plus grand nombre.
Mots-clés
Tourisme, littoral, hyperfréquentation, régulation, quotas
Axes scientifiques du GIS Études touristiques
Axe 1 : Le tourisme comme clef de compréhension des permanences et des transformations sociétales et économiques
Axe 3 : Inventer et ré-inventer le tourisme
Responsables scientifiques
Emanuele GIORDANO
Maître de conférences, Université de Toulon
EA 2649 Laboratoire Babel
Jean Marie FURT
Maître de conférences HDR, Université de Corse Pascal Paoli
UMR 6240 LISA
Sandrine NOBLET
Maîtresse de conférences, Université de Corse Pascal Paoli
UMR 6240 LISA
Thématique
Tourisme et pandémie
Établissements impliqués
Équipe académique
- Université de Toulon
Giordano Emanuele GIORDANO, Maître de conférences (EA 2649 BABEL)
Jean-Baptiste FALDUTO, PAST (EA 4225 Centre d’Etudes et de Recherche en Gestion) - Université de Corse Pascal Paoli
Sandrine NOBLET, Maîtresse de conférences (UMR 6240 LISA)
Jean Marie FURT, Maître de conférences HDR (UMR 6240 LISA)
Justine MUZY, Doctorante (UMR 6240 LISA)
Partenaires non académiques
- TLV-TVM (délégataire de service public de transport à Porquerolles)
David MORLET, Responsable RSE et Développement Durable - OT de Bonifacio
Nathalie BURESI, Directrice
Durée du projet
12 mois