Appel à Textes Téoros sur tourisme insulaire - Janvier 2025

Appel à textes “Tourisme et transitions dans les destinations insulaires”

Catégorie : À la une

La revue Téoros lance un appel à textes sur le thème du “Tourisme et transitions dans les destinations insulaires”. Ce numéro propose de se focaliser sur différentes thématiques liées au tourisme insulaire. La parution est prévue en 2026.

Contexte

L’insularité peut être associée à des contraintes plus ou moins marquées : discontinuité territoriale, isolement, exiguïté spatiale, faiblesse des ressources, petitesse des marchés, etc. Mais ces contraintes ont pu être instrumentalisées par les acteurs du tourisme, l’île étant souvent associée à des valeurs positives dans l’imaginaire collectif (Eliade, 1999 ; Taglioni, 2001 ; Lebart et al., 2003 ; Gay, 2016 ; Bernard et al., 2017 ; Blondy et al., 2017), comme les études sémiométriques en mercatique ont pu le montrer : en effet l’île est associée à la « rêverie », à la « nudité », à la « volupté », au « sauvage », au « charnel », à l’« émotion », au « mystère » ou à la « séduction » (Lebart et al., 2003).

La question et les enjeux liés aux transitions, transformations, mutations, évolutions, changements dans le champ du tourisme (SCET, 2023) se posent tout particulièrement dans les territoires touristiques insulaires souvent considérés comme des laboratoires d’analyse privilégiés (Furt et Maupertuis, 2011 ; Pelletier 2011 ; Blondy et Pébarthe, 2017). Les articles thématiques sur le tourisme dans la Caraïbe (Téoros, 2007) constituent d’ailleurs un point de départ intéressant sur les problématiques et les mutations spécifiques du tourisme insulaire. Dans cette lignée, les articles attendus devront traiter des aspects suivants de ces transitions.

En premier lieu, le tourisme insulaire fait face à une transition environnementale : il est à la fois impacté par les changements environnementaux et les catastrophes naturelles et facteur de transformation des environnements comme toute activité humaine, dans un jeu parfois complexe et paradoxal de patrimonialisation, protection, pression et détérioration. La transition environnementale dans les espaces insulaires se pose entre autres en termes de gestion des flux, de gestion de la ressource en eau (Blondy, 2016), de diminution de l’empreinte carbone des mobilités touristiques dans un contexte territorial où l’accès par avion est souvent pointé du doigt (Ceron et al., 2010 ; Ceron et Dubois, 2012 ; Vlès et al., 2022), etc.

Le tourisme insulaire doit également, comme tous les territoires touristiques, s’adapter à une transition technologique. L’introduction des nouvelles technologies de communication dans le tourisme insulaire a pu être un enjeu majeur pour les acteurs du tourisme en termes de promotion, de commercialisation, d’avitaillement, etc. pour faire face aux contraintes de l’isolement, de l’éloignement et de l’accessibilité.

Le tourisme doit aussi s’ajuster à des transitions sociales et culturelles importantes, notamment la démocratisation du tourisme. Celle-ci conduit souvent dans la littérature à la notion de surfréquentation des lieux touristiques amenant certains auteurs à parler de « surtourisme », mettant en avant l’idée de saturation des lieux et de conflits entre touristes et habitants.

Le tourisme insulaire est particulièrement vulnérable aux transitions économiques, mais peut également améliorer sa résilience grâce au développement de ce secteur et à une certaine flexibilité stratégique qui lui permettrait d’évoluer d’un modèle à un autre (MIRAB, TOURAB, SITE, PROFIT…) afin de prospérer (Baldacchino et Bertram, 2009 ; Dehoorne, 2014 ; Bertram et Poirine, 2018). Mais cela engendre un dilemme, car le tourisme dans des îles souvent lointaines et isolées est le seul secteur porteur de croissance économique exogène à long terme ; le défi semble donc être de trouver un équilibre entre durabilité et rentabilité du tourisme.

Thématiques proposées

  • Les effets des crises sanitaires, politiques ou économiques récentes sur le tourisme insulaire.
  • Le climat comme enjeu pour le tourisme insulaire.
  • Les enjeux de la transition écologique dans le tourisme insulaire.
  • La régulation des flux touristiques à différentes échelles (île, stations touristiques, sites touristiques…).
  • Les nouvelles politiques d’accessibilité (libéralisation du secteur du transport, low cost, etc.).
  • Les nouvelles technologies de la communication dans le tourisme insulaire, spécialement avec les plateformes de réservation.
  • L’évolution du discours promotionnel, universitaire ou littéraire sur les îles.
  • Le débat sur la surfréquentation et le surtourisme en contexte insulaire.
  • La place du tourisme dans les modèles de développement des petites économies insulaires.
  • La position des sociétés locales face au tourisme.

Modalités de dépôt des propositions

Les auteur·es doivent faire parvenir un manuscrit rédigé en français ou en anglais et présenté selon les règles de la revue, accessibles au https://journals.openedition.org/teoros/168.

Les textes soumis, en format Word (pas de PDF), doivent avoir de 7000 à 8000 mots. Chaque article doit inclure :

  • les nom et prénom de tous les auteur·es (maximum trois),
  • leur titre principal et leur affiliation (une seule par auteur·e),
  • leurs adresses électronique (courriel) et postale,
  • un résumé́ de 150 à 200 mots (maximum) en français et en anglais,
  • l’identification de la ou des disciplines d’étude,
  • une liste des mots clés (maximum de cinq).

Les auteur·es sont invité·es à fournir 3 ou 4 illustrations de haute résolution (300 ppp), libres de droits, et à indiquer clairement la légende et la source et, dans le cas de photos, le nom du photographe et la date.

Les propositions de résumés et de textes doivent être soumises sur la plateforme OJS de la revue Téoros : https://edition.uqam.ca/teoros

Une fois votre compte créé pour la soumission, des guides sont disponibles afin de vous aider à y déposer votre proposition

Prière d’inscrire « Tourisme insulaire » dans la ligne de l’objet

Calendrier

  • La date limite pour soumettre un résumé est le 20 février 2025
  • La date limite pour soumettre un texte est le 15 juin 2025

Coordination du numéro

  • Caroline Blondy, maître de conférences en géographie ; UMR Littoral, environnement et sociétés, Université de La Rochelle
  • Vincent Dropsy, professeur en sciences économiques, Université de la Polynésie française ; codirecteur du CETOP – Centre d’études du tourisme en Océanie-Pacifique ; et membre du centre de recherche GDI – Gouvernance et développement insulaire
  • Jean-Christophe Gay, professeur en géographie, Université Côte d’Azur, directeur scientifique de l’Institut du tourisme Côte d’Azur et membre du laboratoire URMIS – Unité de recherches Migrations et société

Retrouver l’appel à textes complet ici