Les villages de vacances sont des établissements touristiques constitués d’hébergements individuels ou collectifs proposant des séjours de vacances et de loisirs sous forme de forfait, comprenant la restauration ou des moyens individuels pour la préparation des repas, ainsi que l’usage des équipements collectifs de loisirs sportifs et culturels. Le concept est reconnu en France par le décret du 25 mai 1968. La plupart des villages de vacances sont gérés par des associations de tourisme social (établissements affiliés à l’UNAT en France); les autres sont exploités par des sociétés commerciales (par exemple, le Club Méditerranée). Ils peuvent donc constituer des destinations à part entière ou se situer dans des zones touristiques.
Deux fonctionnements et finalités très différents sous la même appellation
Le terme de «village de vacances» est inventé par le Touring-Club de France en 1948 pour désigner sa dernière création: une sorte de camping où les tentes sont fournies et pré-installées. Le modèle se diffuse avec l’essor du Club Méditerranée. Régie par le décret du 25 mai 1968, complété en 1969, 1975 et 1977, il est utilisé indistinctement pour les villages à caractère commercial (Club Méditerranée, Pierre & Vacances-Center Parcs, filiale Parks and Resorts de Walt Disney Company…) et pour les villages de type associatif (par exemple, Cap France, VVF Villages, Caisse suisse de voyage…), alors que le fonctionnement et les finalités de ces deux types de village sont différents (Vlès, 1996).
Un usage politique de l’espace
Les concepteurs et les gestionnaires des villages de vacances ont la volonté de valoriser les notions de convivialité et de rencontre. Elles sont mises en scène de manière récurrente par la présence d’un espace central: la place centrale ou le forum fonctionne en tant que lieu de rendez-vous mais interdit l’installation, obligeant les vacanciers à s’orienter vers les autres lieux plus propices à la poursuite de leurs relations. À proximité sont généralement identifiés des équipements à usages collectifs, des salles de spectacle, le point d’accueil, l’espace enfants dont le ratio de surface par vacancier est élevé. La conception piétonnière des établissements, conçus comme des espaces de liberté, vient renforcer la logique de convivialité et maximise le niveau de sécurité (Greffier, 2005).
En parallèle, le village de vacances, dans le cadre du tourisme social, participe à l’aménagement touristique du territoire, en relation avec les populations locales. Ainsi, le village de vacances peut accueillir les populations voisines lors de manifestations particulières (soirées spectacles, repas thématiques…) et les résidents du village de vacances participent à des manifestations organisées à l’extérieur, comme des visites, des rencontres avec des acteurs locaux, à l’origine de médiation territoriale défendues par les opérateurs (Greffier, 2005). Le village de vacances à caractère commercial est généralement un monde clos, se suffisant à lui-même.
Bibliographie
- Greffier Luc, 2005, «Territorialité et fonctions des villages de vacances du tourisme social en Aquitaine : une méthode d’évaluation», Sud-Ouest européen. n°19, p. 57-69, en ligne.
- Vlès Vincent, 1996, Le projet de station touristique. Bordeaux, Presses universitaires de Bordeaux, 403p.