Station thermale

En France, 90 communes sont dotées d’établissements thermaux, d’où l’expression «stations thermales». Cette expression fortement usitée – expression usuelle et officielle qu’après 1890 (Wallon, 1981) – est néanmoins inexacte d’un point de vue scientifique (voir Station touristique). Ces 90 lieux thermaux, dont la plupart dépassent les 2.000 habitants, sont majoritairement situés au sud d’une ligne Bordeaux-Metz, au sein des espaces montagneux. Ils sont bien souvent des pôles d’activités économiques vitaux pour leur environnement proche.

L’histoire du thermalisme a marqué de son empreinte ces communes. Une organisation spatiale et fonctionnelle particulière ainsi qu’un urbanisme et une urbanité surprenante pour des communes de petite taille se constatent encore aujourd’hui. Les lieux thermaux gardent également, et à leur détriment, les stigmates de la crise qui a frappé le thermalisme dans les années 1990-2000. Pâtissant de friches urbaines, ils doivent faire face en outre à une image dégradée.

Depuis quelques années cependant, des politiques de communication actives sont enclenchées par les municipalités pour montrer que les stations thermales ne sont pas dépassées et qu’elles continuent d’être des pôles touristiques importants et potentiellement des villes de résidence pour les nouveaux télétravailleurs.

Un classement étatique qui a évolué

Avant 2006, les stations classées de tourisme se divisaient en six catégories: les stations balnéaires, de tourisme, de sports d’hiver, d’alpinisme, thermales et climatiques. La Loi du 14 avril 2006 simplifie ce jargon et garde une seule catégorie: la station classée de tourisme, accessible uniquement aux localités ayant obtenu la dénomination de commune touristique.

Parmi les 468 stations classées de tourisme en 2021, 90 possèdent un ou des établissements thermaux en activité (113 selon le CNETh – Conseil National des Établissements Thermaux), c’est-à-dire destinés au thermalisme conventionné. On parle alors de «stations thermales». Cette appellation vaut aussi pour les communes dans lesquelles l’établissement thermal a fermé mais où subsiste une infrastructure de thermoludisme ou de remise en forme (par ex. Saint-Nectaire).

Parmi les 90 communes thermales, certaines sont soit des stations, soit des villes/villages touristifiés, soit des villes/stations à fonctions urbaines, au sens que leur donnent Stock et al. (2020).

Des lieux thermaux majoritairement de montagne et dotées d’une population permanente supérieure à 2.000 habitants

En 2017, parmi les 89 lieux thermaux (le 90e, Camoins, est un quartier de Marseille), 39 sont des communes de moins de 2000 hab. Les entités urbaines, elles, se ventilent entre 22 Aires Urbaines, 12 Unités Urbaines (dont un peu plus de la moitié multicommunales), 14 communes isolées appartenant à des pôles urbains plus importants et 2 communes hors unité urbaine (Férérol, 2021) (Ill. 1). Pour reprendre une conclusion du CNT (2011), la vision couramment répandue d’un thermalisme essentiellement implanté en milieu rural ne correspond donc que partiellement à la réalité.

Dans le détail, la population permanente des communes thermales varie fortement, allant de 79 hab. à Brion (commune de La Chaldette) à 93.456 à Thonon les Bains. Les populations moyenne et médiane s’élèvent respectivement à 8.350 et 2.586 hab et si nous prenons les lieux thermaux urbains stricto sensu, elles sont de 14.223 et 6.294 hab.

Ill. 1. Répartition des lieux thermaux selon leur population en 2017 (source: INSEE, RP2017, exploitations principales, géographie au 1er janvier 2020)

Comme le montrent les illustrations 2 et 3, le nombre d’habitants et celui de curistes ne sont pas corrélés. Thonon les Bains, 93.500 hab. est une ville moyenne de taille non négligeable mais elle n’est qu’une station thermale de statut secondaire avec seulement 2.655 AS. En revanche, le Mont-Dore, uniquement 1.278 hab. à l’année peut se targuer d’une fréquentation approchant les 10.000 curistes.

Ill. 2. Nombre d’habitants et d’Assurés Sociaux en 2017 (source: RGP, INSEE et CNETh)

L’apport d’une population temporaire n’est donc pas négligeable pour certaines communes, permettant dans certains cas, l’existence d’infrastructures inhabituelles compte tenu de la taille démographique. Les commerces banaux et anomaux sont ainsi sur-représentés. Les communes thermales comptaient en 2011 0,28 hyper et supermarchés pour 1000 habitants, alors que la moyenne nationale était de 0,18; 2,74 magasins de vêtements/chaussures vs 1,17 au niveau national et 1,3 boulangeries vs 0,78 (CNT, 2011: p. 21).

Ill. 3. Taille démographique et effectifs de curistes (source: données rassemblées par Marie-Eve Férérol)

Sur le territoire métropolitain, la répartition géographique est loin d’être homogène. Répondant à divers facteurs géologiques et historiques, les lieux thermaux se localisent majoritairement au sud d’une ligne Bordeaux-Metz, essentiellement dans les espaces montagneux (Ill. 4). Une quarantaine de départements sont ainsi plus ou moins impliqués.

Ill. 4. Localisation des 90 lieux thermaux français (source: CNETh, 2022)

Bien que de nombreuses petites stations se soient effacées depuis le 19e siècle (Ogeu, Sail, Vic-sur-Cère, l’Échaillon, etc.), la plupart d’entre elles sont encore en activité aujourd’hui. Certaines ont même été lancées voire relancées dans les années 1970 et 1980, époque durant laquelle le thermalisme connaît une fréquentation exceptionnelle, ce qui aiguise l’appétit des acteurs publics et privés. Quatre stations naissent ainsi d’une politique volontariste destinée à capter et à (re)valoriser un gisement d’eau thermale: Eugénie, Amnéville, Saint Paul lès Dax et Jonzac. Ces dernières années, d’autres communes montrent leur appétence pour le thermalisme : Santenay, Nancy et prochainement Saint-Jean d’Angély (en attente de l’agrément des autorités de santé).

Une image à reconquérir

En lien avec l’histoire récente du thermalisme, l’image des lieux thermaux a fortement évolué dans la société.

D’aucuns voient dans la ville d’eaux une cité modèle: commune de moyenne importance, sise dans un écrin de verdure, dotée de tous les avantages de la ville mais débarrassée de ses nuisances. Une ville à la campagne, sans les inconvénients de la campagne ni de la ville, aux antipodes de la cité industrielle avec son air vicié et pathogène.

Carribon, 2014: p. 102

À partir du Second Empire, aristocratie et bourgeoisie séjournent volontiers dans les stations thermales, endroits où il faut être vu. Sous couvert d’entretien de sa santé, cette clientèle aisée est en fait majoritairement en quête d’hédonisme, d’oisiveté et de légèreté (Gerbod, 2004; Boyer, 2005; Venayre, 2012). Corsetée par la morale bourgeoise, angoissée par l’avenir incertain au tournant du 20e siècle inquiète (déferlement de modernité, prémices de la Première Guerre mondiale…), elle se presse volontiers dans les villes d’eaux dès les beaux jours. Les villes d’eaux deviennent alors «des soupapes de sécurité» (Authier, 1997: p. 130), «des exutoires saisonniers» (Jarassé, 1992: p. 235), un monde à part, hors du quotidien, où sont possibles bien des transgressions.

À Bath, il s’est produit un retournement décisif : l’oisiveté s’est affichée car elle a fait le lieu. Facteur aggravant, le prétexte médical – la cure- n’est même plus mis en avant par une partie de cette société qui ne craint pas ou ne craint plus d’exposer publiquement son genre de vie oisif tourné vers une recherche collective d’un bien-être individuel. La frivolité, mais aussi le jeu et le sexe font désormais partie de la vie de société qui est désormais l’argument fondamental du lieu.

Équipe MIT , 2005: p. 32

Raffinement, avant-gardisme, idéalisme, sérénité (Dutheil, 2004; Carribon, 2014), autant d’adjectifs complaisants qui décrivaient les stations thermales de la fin du 19e siècle et du début du 20e. Les stations sont «des espaces utopiques et artificiels, d’illusion et d’apparence, éphémères et saisonniers, de dépaysement et de féerie hors du temps» (Toulier, 2004: p. 17). Hébergements et distractions doivent être à la hauteur des attentes de la clientèle fortunée (palaces, hippodromes, casino, etc.).

Un siècle plus tard, les lieux thermaux n’ont guère une image attirante. Les descriptions sont beaucoup moins flatteuses, en lien notamment avec la doctrine médicale qui s’est abattue sur eux après la seconde guerre, «cette monoculture médicale qui a décharné les stations thermales» (De Monbrison, 2004: p. 25). Les stations perdent de leur prestige (Weisz, 2002; Jazé-Charvolin, 2014) et apparaissent comme des villes pour personnes âgées en référence à l’âge de la clientèle (l’âge moyen du curiste est 63 ans) et à celle de la population permanente (36,6% de + de 60 ans – Férérol, 2017). Elles sont vues comme des villes ennuyeuses, aux animations désuètes. En outre, elles deviennent des communes banales, noyées dans la masse. Les villas prestigieuses des siècles passés sont divisées et deviennent des meublés pour correspondre à la nouvelle clientèle. Les palaces et les hôtels de prestige sont vendus sous forme d’appartements. Quant au système distractif, il est complètement délaissé. Les hippodromes, les courts de tennis, les casinos sont totalement inadaptés à une clientèle sociale.

Lorsque le thermalisme traverse la crise structurelle et conjoncturelle des années 1990-2000, «l’atmosphère n’est pas une atmosphère très positive. Parfois il y règne une forme de tristesse et un look un peu vieillot qui pose problème quant à la qualité de l’image touristique» (De Montbrison, 2004: p. 24). Des friches thermales, hôtelières, etc. se multiplient telles des verrues dans le tissu urbain (Ill. 5).

Ill. 5. Exemples de friches au sein des communes thermales (cl. Marie-Eve Férérol)

Quelquefois, ces friches hôtelières font l’objet d’une réhabilitation et deviennent des résidences d’appartements tandis que les friches thermales retrouvent une seconde vie en écrin de bâtiments publics (Palais des congrès à Evian, Conservatoire botanique à Bagnères de Bigorre, Pôle universitaire à Vichy) ou plus rarement en immeubles d’habitation (dans le cadre du fonds friches, le Ministère de la Transition écologique vient par exemple d’accorder pour 2022, 2.245.900€ à la Bourboule pour la reconversion des Thermes Choussy en habitat permanent/ secondaire d’environ 60 logements et en locaux d’activités et 982.000€ à Saint-Nectaire pour une résidence multigénérationnelle à destination des habitants, des néo-ruraux et des saisonniers dans l’ancien centre thermal Lignerat).

Dans ce tableau sombre, une conséquence de la crise, inattendue et favorable pour la suite, transparaît. Ce passage à vide a, en effet, été bénéfique à certaines communes thermales. Délaissées par les investisseurs et échappant ainsi à des rénovations de quartiers, les villes d’eaux ont vu les bâtiments anciens préservés de la destruction et devenir au fil du temps un patrimoine précieux architecturalement et économiquement. La mise en tourisme de ce patrimoine permet alors aux stations thermales de retrouver une certaine attractivité, de récupérer de la clientèle et d’améliorer leur image.

Dès 2008, l’Association La Route des Villes d’Eaux du Massif central (Ill. 6) travaille à la valorisation du patrimoine thermal (Férérol, 2015). Très active, et conseillée par Bernard Toulier, ancien Conservateur général du patrimoine au Ministère de la Culture, elle multiplie les actions, classiques comme audacieuses (collaboration avec des artistes de Street Art en 2020/2021) pour faire connaître les ressources des communes thermales du centre de la France. La plupart ayant été Reines des eaux à la Belle Epoque et lors des Années Folles, le patrimoine y est remarquable voire exceptionnel. Le massif des Pyrénées, bien doté également en lieux thermaux réputés commence à s’intéresser à cette ressource patrimoniale au fort potentiel touristique et urbanistique. En atteste le programme TCVPYR, dont le but était de mener un inventaire scientifique et culturel du patrimoine de villégiature pyrénéen (Meynen et al., 2020).

Ill. 6. Carte de la Route des Villes d’Eaux, 2019 (source: Association RVE)

Les caractéristiques morphologiques des lieux thermaux

Les communes thermales se caractérisent par la diversité de leur tissu urbain. Même si les plans ont pu subir quelques modifications, on retrouve les plus courants en géographie urbaine. Il existe d’abord le plan linéaire, celui de « la ville-rue » qui se repère à Eaux-Bonnes Cauterets, Plombières… Le plan radio-concentrique ou semi radio-concentrique est ensuite le plus répandu. Bourbonne, Challes, Evian, Vittel en sont de bons exemples. S’il est le plus fréquent, c’est peut-être parce que ce modèle met en exergue le cœur même du système thermal. Enfin, quelques villes, notamment celles créées ex-nihilo, se singularisent par un plan quadrillé. Ce plan est pensé, réfléchi, avant même le développement de la commune. La Bourboule en est l’archétype (Férérol, 2012). Mais, cette typologie est un peu arbitraire car quelquefois deux types de plan se rencontrent dans la même commune.

Il ne faut pas voir dans la recherche du meilleur plan une volonté absolue de rationalisation de l’espace, ou encore le développement d’une conception ordonnée de l’univers ou de la société ; les urbanistes thermaux – des hommes issus du milieu local ou directement de la bourgeoisie d’affaires présente au conseil municipal – ne sont ni des théoriciens de l’utilisation de l’espace en milieu urbain, ni les bâtisseurs d’une nouvelle cité (au sens de la polis grecque). Ce sont des praticiens dont le but premier est de favoriser l’accès rapide et facile aux thermes en priorité, puis au quartier central.

Jamot, 1988: p. 425

Le développement, plus ou moins important, de l’activité thermale a conduit à des modifications spatiales et territoriales. Des stations thermales ont été créés ex-nihilo, comme La Bourboule ou encore Bagnères de Luchon, les faisant ressembler aux villes-champignons minières des Etats-Unis (une ville-champignon est une ville qui connaît une croissance démographique et économique considérable en peu de temps). Ne parlait-on pas de la «fièvre thermale» (Penez, 1994) ou de la guerre des puits? D’autres au contraire ont vu l’apparition d’un nouveau quartier, le quartier thermal, en juxtaposition du quartier ancien. Salies de Béarn présente ainsi un centre ancien avec un bâti typique et un quartier thermal doté d’un établissement thermal, d’un parc, d’un kiosque et de belles villas (Ill. 7).

Ill. 7. Vues du centre-ancien et du quartier thermal juxtaposé de Salies de Béarn (cl. Marie-Eve Férérol)

Dans le cadre du programme FEDER TCV-PYR, des chercheurs toulousains ont travaillé plus spécifiquement à une géohistoire des 57 communes thermales pyrénéennes (anciennes et actuelles) (Antoine et al., 2020: p. 144). Dans leurs travaux, ils ont montré comment le thermalisme avait pu façonner l’espace (Ill. 8). D’une urbanisation modeste au 18e-début 19e siècle, on passe très vite au développement de quartiers thermaux composés des bains, des hôtels, des parcs, du casino… Pour faciliter la fréquentation de la station naissante, on améliore l’accessibilité (routes, puis voies ferrées dans le dernier tiers du 19e). À la même époque est mis en valeur l’espace environnant avec l’aménagement de belvédères et dans quelques cas de funiculaires, funiculaires qui pourront servir à l’émergence d’un tourisme hivernal. Après 1947 et le passage au thermalisme social, la clientèle change mais ce nouveau thermalisme n’est plus un facteur d’évolution de l’espace.

Les plus grandes modifications viennent de l’abandon des activités agro-pastorales qui aboutit à une fermeture du paysage, si apprécié au siècle dernier. Dans les années 1960-70, sortent de terre, plus haut en altitude, des stations de sports d’hiver (Luz Ardiden par exemple pour Luz-Saint-Sauveur), ce qui a pour effet d’amortir la crise du thermalisme des années 1990-2000. Dans la station du 21e siècle, peu de changement sur l’espace se remarquent ; les infrastructures sont toujours là, mais beaucoup ne sont plus en activité (par ex. les lignes ferroviaires, les bâtiments d’anciennes colonies).

Ill. 8. Modèle d’évolution historique de la station thermale pyrénéenne

Comme le montrent les figures de l’illustration 8, un zonage économique vient se calquer sur la trame viaire des stations thermales. En 1988, Christian Jamot avait déjà distingué ces auréoles concentriques tout autour des emprises thermales, sachant que plus la ville s’accroît, plus les différentes zones s’étendent :

  • d’abord une zone accueillant commerces, hôtels, services publics;
  • puis une zone regroupant les meublés;
  • les quartiers résidentiels;
  • les espaces de loisirs;
  • et enfin les activités secondaires reléguées à la périphérie du système.

En fait, le principe qui prévaut dans les stations thermales n’est pas sans rappeler le zonage fonctionnel (séparation des fonctions) de l’urbanisme moderne dont vont bénéficier (ou pâtir) les stations de sports d’hiver créées dans les années 1950 (Micheletto et Novarina, 2002).

Si globalement, ce zonage spatial est encore valable dans les années 2020 pour les stations thermales, il subit une légère modification eu égard à la transformation des hôtels en appartements (voir supra). Ce phénomène de transmutation est à rapprocher, même si ce n’est pas la même logique à l’œuvre, de celui des résidences de tourisme de certaines stations de sports d’hiver en simples immeubles d’habitation. En revanche, la conclusion est identique (avec des nuances selon les lieux) : une hausse des résidences secondaires (actuellement, le taux de résidence secondaire dans les stations thermales se monte globalement à 57% – Nomadeis, 2021) et partant de lits froids (un lit froid est occupé moins de quatre semaines par an (Marieu, 2018)). Or, comme le souligne à juste titre Steve Hagimont (2018), ce phénomène peut fragiliser la structure commerciale des stations.

Forte de leur expérience, les communes thermales ayant pleinement réussi le tournant touristique continuent d’être des pôles touristiques majeurs. Aux Rencontres Européennes du Thermalisme de 2021, à Vichy, plusieurs enjeux ont été déterminés :

  • renouer avec le tourisme (la synergie thermalisme/tourisme ayant été fragilisée après la reconnaissance du thermalisme en 1947 comme une thérapeutique strictement médicale);
  • faire évoluer les stations thermales vers des stations de pleine santé en lien avec le spectre du thermalisme allant du curatif au préventif en passant par le bien-être (voir l’entrée «thermalisme»);
  • œuvrer à la diversification des activités de montagne (cf. le futur diagnostic commandé à Nomadeis par l’association des élus de la montagne, l’Association Nationale des Maires des Communes Thermales et le CNETh);
  • et profiter de l’inscription de plusieurs villes thermales au patrimoine mondial de l’UNESCO qui a reconnu, entre autres, leur intérêt sur un plan architecturale et urbanistique, et exploiter en conséquence plus encore la ressource patrimoniale.

Au-delà de leur potentialité touristique, certaines d’entre elles ont acquis un certain nombre de fonctions urbaines qui en font des pôles centraux structurants du territoire. L’État en est conscient. Il n’est donc pas surprenant de découvrir Dax, Digne, Lons, Rochefort et Vichy retenues pour le programme «Cœur de Ville» et les deux-tiers des lieux thermaux de plus de 2.000 hab. pour celui «Petites Villes de Demain». Puisse ce soutien étatique venir contrer les difficultés du tissu commercial confronté à une fragilisation de par les tendances actuelles de la filière, et dans le cas plus précis des stations par la multiplication des lits froids.

Marie-Eve FEREROL

Bibliographie

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