Promenade

La promenade consiste d’abord en un engagement physique modéré qui procure une détente du corps et de l’esprit.

Ce n’est pas la randonnée

En cela elle se distingue de la randonnée qui suggère un effort plus intense. La promenade relève donc plutôt du repos (Ill.1).

Ill. 1. Relations entre les activités réalisées pendant les vacances (en bleu) et les catégories spatiales (en mauve), nous observons que «exercer une activité sportive» (selon la terminologie de l’Insee, nous dirions plutôt jeu) est liée à la montagne (partie gauche du graphique) tandis que «faire des promenades» se trouve en position proche de la mer non loin de «se repose sans activité particulière» (source: Philippe Violier, traitement croisé de l’enquête dite vacances conduite en 2004 par l’Insee).

Puis par métonymie, la promenade est devenue un micro-lieu

Les promenades, ou mail, ou cours, sont apparues dans les villes au 17e siècle manifestant un nouvel art de vivre en ville fondé sur l’ouverture et la circulation de l’air, comme sur la séparation le long des voies et singulièrement des boulevard entre les piétons et les carrosses (Le Roy Ladurie et Quillet, 1981). Rémy Knafou (2000) précise d’ailleurs que l’invention de la plage, qu’il situe aux Pays-Bas et qu’il date du milieu du 17e siècle, résulte de la prolongation d’une pratique développée à La Haye par une société qui tient sa fortune du commerce maritime. Ces objets devenus indispensables aux touristes sont développés dans les lieux balnéaires. Soit ils se déploient le long de la plage, offrant une vue imprenable sur les éléments et un écrin pour les villas du front de mer. Différents termes les nomment: promenade (… des Anglais à Nice), remblai en Vendée, digue le long de la Côte d’Opale. Soit elles entrent perpendiculairement dans les flots, comme les piers, ceux de Brighton sont particulièrement célèbres, ou les estacades. Les lieux consacrés aux thermes ne sont pas en reste comme les Allées d’Etigny à Bagnères de Luchon, et la grenouillère en est un équivalent en montagne.

Là où s’épanouit la sociabilité

Dans les lieux dédiés à des pratiques diverses, la sociabilité, transversale par excellence, se déploie le long de ces promenades empruntées, au-delà de la détente physique et de la contemplation, pour voir les autres et être vu. Parfois, lorsque les dimensions le permettent des propositions plus ludiques y sont implantées comme des manèges (Ill. 2). C’est là aussi où peut prendre place un casino comme celui de la Promenade-jetée de Nice, disparu durant la Seconde Guerre mondiale.

Ill. 2. Pier à Atlantic City (cl. Philippe Violier, 21 août 2010)

Philippe VIOLIER

Bibliographie

  • Knafou Rémy, 2000, «Scènes de plage dans la peinture hollandaise du XVIIe siècle: l’entrée de la plage dans l’espace des citadins», Mappemonde. 58/2, p. 1-5, en ligne.
  • Le Roy Ladurie Emmanuel et Quillet Bernard, 1981, «Un urbanisme frôleur», dans Le Roy Ladurie Emmanuel (dir.), La ville classique, Histoire de la France urbaine. Paris, Seuil, p. 439-482.