Alpes
Les Alpes: le nom claque dans l’histoire du tourisme comme le symbole d’un lieu magique, dépositaire de moments de bonheur, de jouissance, d’admiration, de repos, d’attente. Il matérialise l’attractivité d’un espace qui, méprisé et fui pendant très longtemps, sert dès la fin du 18e siècle de terrain de jeux multiples à des populations avides d’amusements et de loisirs. De l’alpinisme à la randonnée, du thermalisme au wellness, des sports d’hiver aux festivals de musique en plein air, il s’associe à des interventions parfois brutales sur le lieu des activités. Sous des formes sans cesse renouvelées, été comme hiver, les Alpes font comprendre la puissance de l’industrie touristique et sa démesure dans l’utilisation qu’elle en fait. Leur épuisement fait aujourd’hui l’objet des préoccupations les plus vives. Survivront-elles à l’aune du dérèglement climatique?
Prémices
Ce n’est pas l’existence de thermes, attestée depuis le Moyen-Âge, qui a fait des Alpes le berceau du tourisme. Dire que cet espace a été l’un des principaux propagateurs du tourisme serait plus juste. Le tourisme n’y est donc pas né – villes, bords de mer, de rivières et de lacs avaient connu pareilles manifestations dès l’Antiquité sous des formes variées – mais il y a fleuri avec un incroyable dynamisme. Parcourir des contrées difficiles d’accès, isolées, peu habitées, dangereuses si l’on ne connaît pas bien la géographie ou encore détestables l’hiver où le froid, la neige et la glace s’invitent en masse n’aide pas à susciter une quelconque envie d’y aller et d’y séjourner. Les voyageurs ne se sont toutefois pas abstenus de les traverser si la nécessité les y forçait. Mais c’était pour rejoindre des contrées plus riantes et joyeuses, l’Italie, la Méditerranée, le sud. On passe les Alpes, on ne s’y arrête pas sinon contraint. Le plaisir cadre mal avec une topographie peu engageante.
Peut-on dater les frémissements qui annoncent une autre perception ? Car traverser les Alpes amène aussi à les regarder et les interroger. L’affirmation de la notion de «sublime» au 17e siècle est certainement un sérieux indicateur. Partagé par plusieurs poètes, hommes de lettres ou philosophes qui ont pris la route du Grand Tour, ce sentiment esthétique qui lie l’horreur à la fascination, la crainte et le respect apparaît à la vue des montagnes. Au-delà de l’étonnement, il suscite une émotion qui transcende le beau pour toucher à la grandeur devant l’inaccessible. En route vers l’Italie en 1701, Joseph Addison, homme d’Etat anglais et écrivain, décrit ce qu’il ressent en traversant les Alpes : «[elles] remplissent l’esprit d’un plaisant sentiment d’horreur.» Si l’horreur ou ce qui est considéré comme tel est accompagné du plaisant, c’est que l’espace alpin présente des aspects désirables, à tout le moins, positifs. L’affinement du concept se poursuit avec l’avènement de la philosophie des Lumières et trouve avec les préromantiques puis surtout les romantiques au 19e siècle une sorte d’aboutissement avec l’admission de l’excès «qui élève l’Homme au-dessus de lui-même.» Au 18e siècle, l’idée se précise encore avec l’intérêt des savants, Scheuchzer, de Haller, Deluc et de Saussure qui découvrent dans leur exploration des Alpes un objet scientifique qui leur fait comprendre la création du monde. Associer la description savante à l’émotion ouvre la voie à une conquête que les alpinistes britanniques puis européens vont matérialiser en se hissant sur les sommets, démontrant par là la capacité de l’être humain à surmonter les obstacles pour atteindre ses objectifs. Nicolas Giudici a justement vu dans ces convergences la naissance d’une «économie immatérielle», contemporaine de celle qui voit la «révolution industrielle» bouleverser les façons de produire et de communiquer ainsi que celle qui, politique celle-là, donne un nouveau cours au mode de gouverner. Cette conjonction de facteurs n’est pas anodine. Elle est révélatrice des profonds bouleversements qui affectent le monde occidental au tournant des 18e et 19e siècles. Cette valorisation de la hauteur exprime en effet un idéal de domination qui accompagne dorénavant l’industrialisation naissante: la foi dans le progrès et la science, l’assurance dans la puissance du «génie» humain et du mérite. La montagne devient peu à peu une source d’attraction parce qu’elle est un lieu d’inspiration, d’émotion, de puissance, d’expériences, de spectacle.
Ressentir, expérimenter, grimper sont-ils liés pour autant au plaisir? Ils le sont partiellement dès lors que le sublime fait côtoyer la fascination à l’horreur, l’observation montre ce que la montagne peut révéler et l’alpinisme fait voisiner effort et réussite. La frontière entre les sentiments peut devenir très floue. L’historien Marc Boyer dresse une liste de quatre critères conduisant à faire des Alpes une destination touristique :
- Le critère de verticalité, d’abord spatiale: plus c’est haut, ou plus c’est profond, plus le lieu mérite la visite. L’altitude des cimes, les profondeurs des gorges, les hauteurs des clochers, des nefs, des tours abondent dans les récits.
- La verticalité temporelle participe du même différentiel : plus c’est ancien, plus le touriste doit s’extasier. Un bon nombre de sites religieux alpins bénéficient de cette régie.
- Le «bonheur intra-utérin», comme disent les psychologues, rend compte des choix de certains touristes en quête de retour à la paix et à la douceur du sein maternel. Ce sentiment très rousseauiste est éprouvé avec émotion au vallon des Charmettes, près de Chambéry.
- Le critère anecdotique, aussi, est pertinent. Les guides -qu’il s’agisse des hommes ou des livres- savent le touriste attentif à ce qu’on lui raconte in situ sur ce qui s’est passé autrefois en ce lieu. L’anecdote émeut, fait vibrer. La Suisse a Guillaume Tell ; Chamonix et Zermatt ont leur stock d’aventures alpines à évoquer (Boyer, 2004, p.26).
Sous forme de lettres, de correspondances ou de poèmes, les récits de voyage, puis les premiers guides de voyage ne se font d’ailleurs pas faute de diffuser en vrac informations et sentiments. Y sont exposés les moyens de transport utilisés, les lieux traversés, les personnages rencontrés, les hébergements fréquentés ainsi que ce qui est vu et à voir. Goethe en est un parfait exemple. Ses récits résument l’attraction des Alpes sur les élites européennes dans le dernier tiers du 18e siècle. Son intérêt pour les Alpes ne se trouve pas dans la réalité «humaine» quoique la hauteur agisse sur la psychologie des habitants, mais bien dans les «grandes scènes de la nature» dotées d’une saveur particulière propres à donner à leurs visiteurs le sentiment d’être plus grands. Les récits n’omettent pas la «réalité» d’un terrain qui, d’un côté, présente les faces lumineuses d’une nature éblouissante dévoilant le sublime, mais de l’autre donne aussi à voir, malgré les améliorations techniques et matérielles, les difficultés d’accès et de déplacement sans compter celles qui pèsent sur l’existence de ses habitants. La découverte de la montagne s’accompagne d’une plongée dans l’inconnu. Son attrait n’est pas concevable sans une part de risques, difficilement évaluables et modérément maîtrisables.
La conclusion n’en devient pas moins lumineuse. D’un monde effrayant, les Alpes deviennent un monde «désiré» et «aimé» parce qu’elles conjuguent ce qui donne au sublime sa réalité. Voir les Alpes, c’est certes toucher au majestueux et à l’effrayant mais c’est aussi concevoir le voyage sous des formes séduisantes et enrichissantes.
Système
Cette invention touristique des Alpes suit une chronologie brouillée selon les régions, les zones pénétrées. Dans cet effet de contagion, les moyens de transports jouent un rôle central. Déjà perceptible les guerres napoléoniennes achevées, cette première phase touristique n’est pas dissociable de l’arrivée du chemin de fer à partir de 1840. Réduction des coûts, rétrécissement des distances, accroissement de l’accessibilité, tout concourt à faire de la «révolution des chemins de fer» au 19è siècle une condition de la «révolution touristique». La ligne ferroviaire conduit à la destination en même temps qu’elle la crée. Les compagnies comprennent rapidement tous les bénéfices suscités par le voyage de plaisir: création de nouveaux trafics, de nouveaux flux, de nouvelles rentrées financières.
En envisageant cette approche, on n’aborde cependant qu’une partie des profondes mutations engendrées par le voyage de plaisir. Indiscutable révélateur des modifications matérielles, techniques, culturelles et économiques qui touchent les sociétés occidentales dans la seconde moitié du 19e siècle, le tourisme ne prend un sens que s’il est lui-même capable de forger les instruments permettant la réalisation de toutes ces attentes. A cet égard, il doit aussi être conçu comme une activité qui se dote d’une armature technique, commerciale, financière, logistique livrant la sécurité, le confort, les distractions, les plaisirs et la vitesse recherchés par des clientèles dont le nombre ne cesse d’augmenter. Ces contraintes sont d’autant plus fortes qu’elles s’inscrivent dans un contexte international qui offre encore peu d’uniformisation des prestations, d’homogénéité des goûts et de diffusion des connaissances. En d’autres termes, le lien entre l’expression d’une demande sociale en expansion (l’attrait pour le voyage de plaisir) et sa réalisation sur le plan matériel (l’organisation du voyage) ne peut qu’être assuré par l’aménagement de structures, aptes non seulement à accueillir cette demande, mais encore à la rendre concrètement possible par la transmission d’informations, la coordination des transports, la planification du séjour dans les pays d’accueil et l’assurance du retour à la maison. En ce sens, le tourisme doit être compris comme un système intégrant toutes les composantes nécessaires à sa matérialisation, de l’offre à la demande et inversement.
Avec la publication des guides de voyage dès le premier tiers du 19e siècle, le système touristique s’enrichit d’un outil central dans la diffusion des connaissances: état des routes, qualité des hébergements, nomenclature des sites, description des randonnées, annonce des nouvelles destinations tout cela assorti des prix, des distances, des localisations, des historiques, de la sécurité, des taux de change, etc. bref tout ce qui permet matériellement de s’y retrouver dans le foisonnement des espaces alpins. Le grossissement des guides autant que leur diversification dénotent l’engouement du tourisme dans les Alpes. Par exemple, l’éditeur allemand Baedeker publie, entre 1863 à 1913, 25 éditions en langue anglaise de son guide consacré à La Suisse et aux parties limitrophes de la Savoie et de l’Italie, le nombre de pages dépassant 450. Le record est peut-être atteint avec le guide pratique de Alexander Gregory qui comptabilise 54 éditions entre 1856 et 1910. La littérature touristique devient usuelle et nécessaire pour qui veut s’aventurer sur la route des Alpes.
À côté de la publication des guides de voyage qui décrivent à l’avance les configurations physiques et pratiques du pays visité, mis à part aussi les indications fournies par les compagnies de chemin de fer (dans l’établissement des horaires notamment), les agences de voyage matérialisent les efforts vers la construction d’une véritable technologie permettant au tourisme de connaître un fonctionnement optimal et d’aspirer à un rayonnement international. Leur apparition au milieu du 19e siècle témoigne à la fois de la force et des limites des compagnies ferroviaires. Elles donnent une impulsion décisive à la conquête des Alpes. Elles marquent une véritable industrialisation du tourisme alpin en se vouant à l’intégration de nouvelles clientèles – clientèles moins à l’aise financièrement et moins intégrées socialement aussi dans des réseaux de connaissances comme pouvaient l’être les touristes de la première moitié du 19e siècle. Conscientes rapidement de ses effets sur le trafic, elles ont pris de nombreuses initiatives visant à développer le voyage de plaisir. Si, dans cette perspective, elles ont répondu à une demande qui s’amplifie à mesure que les expériences personnelles s’accumulent et se propagent, elles ont fait très tôt preuve d’un dynamisme qui peut aussi s’interpréter comme caractéristique d’une politique de l’offre.
L’exemple le plus frappant est l’agence créée par Thomas Cook en 1841. Après avoir développé ses affaires sur les Iles Britanniques, elle se tourne vers le continent en organisant en 1863 un voyage exploratoire dans les Alpes suisses qui est suivi par une multitude d’autres. Rapidement, elle conquiert d’autres destinations et devient un acteur de tout premier plan dans la mise en tourisme des Alpes. L’agence d’Henry Lunn se dédie plus spécialement au développement des sports d’hiver avec l’organisation de séjours dans plusieurs stations et la prise de participation dans les hôtels. En évoquant le grand mouvement d’émergence des sports d’hiver, François Walter n’hésite pas à parler de changement de paradigme, «l’hiver, comme contrainte, s’effacerait au profit de l’hiver ludique.» (Walter, 2014, p.297)
Devenant un centre d’intérêt multiple, les Alpes se dotent des attributs qui les rendent exploitables: des moyens de transport adaptés à une topographie accidentée (chemins de fer à crémaillères, funiculaires, transports par câbles, téléphériques etc.), des établissements hôteliers s’incrustant dans le paysage, des pratiques culturelles et sportives libérant des émotions (alpinisme, randonnée), des établissements médicaux rétablissant les souffrants (sanatorium), des aménagements paysagers côtoyant le vide et décrivant le point de vue (belvédères, panoramas, tables d’orientation). L’affirmation d’un hédonisme hivernal se marque à cet égard par le prolongement, voire la création, de la saison touristique. Ouverts habituellement de mai à septembre, les hôtels peuvent recevoir leurs hôtes de décembre à mars. D’où leur appui sans réserve au développement du tourisme hivernal en s’engageant dans les offices de tourisme pour aménager des pistes skiables et des patinoires, construire des remonte-pentes et organiser des courses. Une véritable mise en spectacle traduit cet engouement alpin qui entraîne dans son élan, parfois avec un décalage, les autochtones, résidents montagnards ou indigènes de la plaine, qui confusément comprennent les potentialités économiques et matérielles. Dans le même temps, elle décèle toutefois les premières résistances. A force d’en faire un terrain de jeu, les Alpes risquent de disparaître sous les coups des promoteurs. Les pressions sociales et politiques deviennent telles que nombre de projets sont abandonnés, le plus fameux d’entre eux étant le chemin de fer qu’on voulait construire jusqu’au sommet du Cervin. Artistes, alpinistes, guides de montagne s’unissent pour faire capoter, en 1905, ce qu’ils considèrent comme un sacrilège.
Des ruptures et accrocs au règne de l’or blanc
La Première Guerre mondiale met un arrêt brusque à cet emballement. Hôtels désertés, montagnes abandonnées, funiculaires arrêtés, promoteurs désemparés, chantiers stoppés, casinos fermés, kiosques à musique muets, le tourisme n’est plus que le réceptacle des illusions d’un paradis que l’on sent perdu. Si elles se réfèrent à la Belle Époque, les générations qui ont connu ces affres ne peuvent qu’être très déçues des résultats enregistrés par la suite. Certitudes et incertitudes ne cessent de se côtoyer une fois le conflit éclaté et de durer jusqu’à la fin d’une autre guerre qui éclatera trente ans plus tard. De plus ou moins brèves éclaircies jalonnent cependant ces années noires. Anéanti dans maints endroits, le tourisme alpin renaît dès que les conjonctures se ressaisissent. Les années 1923, 1926-1929, 1936-1939 retrouvent des touristes heureux et en nombre qui jouissent non seulement des montagnes ou des lacs durant les mois d’été, mais des champs enneigés de plus en plus accessibles l’hiver. Le tableau est donc contrasté, mais la tendance est à l’expectative, à la réaction, à la défense. Le retour à des belles années reste pendant longtemps cette ligne de crête que l’on tente désespérément de reconquérir et qui, malgré tous les efforts, s’éloigne à mesure que l’on croit s’en approcher.
Après une brève période d’adaptation, la fin de la Seconde Guerre mondiale ouvre sur le plan économique une période de prospérité sans précédent que les manuels d’histoire font durer trente années, qualifiées de glorieuses, auxquelles on peut ajouter, quand on parle de tourisme, trente autres, plus nerveuses mais globalement tout aussi lucratives. Car si le tourisme est touché par plusieurs replis depuis 1973, son allant ne cesse de se renforcer. Les Alpes restent une destination choyée, elles sont toutefois confrontées à de nombreux concurrents, l’exotisme ne se résume plus à manger une fondue ou à entendre le cor des Alpes. Elles doivent faire leur place dans un monde accessible de partout.
Ce dynamisme retrouvé repose sur une transformation majeure qui touche le voyage d’une façon générale. S’appuyant sur un éclatement de ses formes et de ses pratiques avec l’essor de l’automobile privée et de l’aviation commerciale, il bénéficie aussi de l’élévation des niveaux de vie qui gagnent des populations qui peuvent dorénavant séjourner dans des établissements que leurs parents ne pouvaient s’offrir et se rendre dans des lieux réservés à quelques aventuriers.
Pour beaucoup, les nouveaux repères s’associent à l’American way of life qui s’impose peu à peu comme le modèle de référence. L’afflux des touristes américains en Europe occidentale conditionne dans une forte mesure le boum touristique de l’après-guerre. Cette clientèle adhère à des formes de voyage plus trépidantes, forte consommatrice de paysages et de spectacles. Elle modèle les futures générations de touristes plus cosmopolites et plus diversifiées dans leurs moyens financiers, dès lors enclines à chercher des émotions au-travers d’initiatives qui allient les festivals de musique, de théâtre, de films, les événements sportifs ou la recherche de bien-être jusqu’à trouver dans le tourisme d’affaires les ingrédients pour jouir de brefs instants de répit.
Il est vrai que la «massification» des produits touristiques qui s’est opérée sur le long terme et les intégrations verticales des producteurs qui en sont résultées pour maîtriser le processus ont débouché sur une homogénéisation et une standardisation de l’ensemble sans compter l’épuisement des destinations. Mais, en contrepoint, cette tendance s’accompagne d’un puissant pouvoir de distinction et de reconnaissance. Sous l’homogénéisation se discernent non seulement la volonté palpable des producteurs d’amener toute une foule de touristes à consommer la diversité des produits, mais aussi la capacité du secteur à renouveler l’offre touristique par l’intégration de nouvelles clientèles fatiguées des offres existantes ou laissées encore en marge. L’irruption des sports de glisse «fun» et l’essor du wellness ont remis d’aplomb bon nombre de stations d’hiver qui commençaient dans les années quatre-vingt à ressentir la saturation et le désintérêt des nouvelles générations lassées par le ski traditionnel de leurs parents. Les Alpes ont donné pleine mesure à ce souci de créativité et de renouvellement. À cet égard, le tourisme alpin est aussi une affaire de générations: du snowboard au VTT, la palette des nouvelles activités est très large. Si «inventer le client» nécessite un effort incessant des promoteurs touristiques et des fabricants de matériel, ce défi tire sa spécificité de la convergence entre, d’une part, la mise en évidence de la singularité du consommateur et, d’autre part, son caractère ordinaire.
Les nuages qui assombrissent l’avenir du tourisme alpin sont connus: dérèglement climatique, effets de serre, pollution se conjuguent pour peser sur un secteur d’activité à la recherche d’un nouveau souffle. Randonner est-il encore prudent dès lors que la montagne souffre de la fonte des glaciers et de la disparition du permafrost? Skier sera-t-il encore possible sans neige? Les questions s’accumulent sans que forcément les réponses se précisent. Tourisme doux, responsable, éthique ou encore écotourisme tentent de donner un nouveau sens à ce qui paraît comme un droit de jouir de belles montagnes. Suffiront-ils?
Bibliographie
- Boyer Marc, 2004 « Les Alpes et le tourisme », Histoire des Alpes = Storia delle Alpi = Geschichte der Alpen. N°9, pp. 19-30.
- Collectif, 1992, L’Homme et les Alpes. Grenoble, Glénat, 392 p.
- Giudici Nicolas, 2000, La philosophie du Mont-Blanc. Paris, Grasset, Essais, 453 p.
- Guichonnet Paul (dir.), 1980, Histoire et civilisations des Alpes. Toulouse/Lausanne, Privat/Payot, vol 1. 417 p., vol 2. 417p.
- Mathieu Jon & Boscani Leoni Simona (Hg. /éds), 2005, Die Alpen ! Les Alpes! Zur europäischen Wahrnehmungsgeschichte seit der Renaissance. Pour une histoire de la perception européenne depuis la Renaissance. Berne, Peter Lang, 455 p.
- Saint Girons Baldine, 1993, Fiat lux : une philosophie du sublime. Paris, Quai Voltaire, 624 p.
- Stacher Susanne, 2018, Sublime Visions. Architecture in the Alps. Basel, Birkhaüser, 223 p.
- Tissot Laurent, 2017, Histoire du tourisme en Suisse au XIXe siècle. Les Anglais à la conquête de la Suisse. Neuchâtel, Alphil, 395 p.
- Walter François, 2014, L’Hiver. Histoire d’une saison. Paris, Payot, 452p.